Texte commenté: "On a l'habitude de dire que l'oisiveté est la mère de tous les maux. On recommande le travail pour empêcher le mal. Mais aussi bien la cause redoutée que le moyen recommandé vous convaincront facilement que toute cette réflexion est d'origine plébéienne*. L'oisiveté, en tant qu'oisiveté, n'est nullement la mère de tous les maux, au contraire, c'est une vie vraiment divine lorsqu'elle ne s'accompagne pas d'ennui. Elle peut faire, il est vrai, qu'on perde sa fortune, etc., toutefois une nature patricienne** ne craint pas ces choses, mais bien de s'ennuyer. Les dieux d'Olympes ne s'ennuyaient pas, ils vivaient heureux en une oisiveté heureuse. Une beauté féminine qui ne coud pas, ne file pas, ne repasse pas, ne lit pas et ne fait pas de musique est heureuse dans son oisiveté ; car elle ne s'ennuie pas. L'oisiveté donc, loin d'être la mère du mal, est plutôt le vrai bien. L'ennui est la mère de tous les vices, c'est lui qui doit être tenu à l'écart. L'oisiveté n'est pas le mal et on peut dire que quiconque ne le sent pas prouve, par cela même, qu'il ne s'est pas élevé jusqu'aux humanités***. Il existe une activité intarissable, qui exclut l'homme du monde spirituel et le met au rang des animaux qui, instinctivement, doivent toujours être en mouvement. Il y a des gens qui possèdent le don extraordinaire de transformer tout en affaire, dont toute la vie est affaire, qui tombent amoureux et se marient, écoutent une plaisanterie et admirent un tour d'adresse, et tout avec le même zèle affairé qu'ils portent à leur travail de bureau.
Les hommes ont tendance à dire que l'oisiveté est source de problème. Dans cet extrait de L'alternative écrit en 1843, Kierkegaard pense que l'oisiveté n'est pas un mal, bien au contraire. L'oisiveté de l'homme est positive si elle n'est pas accompagnée de l'ennui.
[...] Mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Kierkegaard prend deux exemples : celui des dieux de l'Olympe et celui d'une belle femme. Les dieux de l'Olympe ne travaillaient pas et vivaient dans une oisiveté heureuse, ils faisaient ce qu'ils voulaient. Tout comme une belle femme. A cette époque, une femme qui ne faisait pas ce que toutes les femmes faisaient (coudre, filer, repasser, lire, jouer de la musique) vivait aussi une oisiveté heureuse puisqu'elle ne s'ennuyait pas car elle cultivait sa beauté. [...]
[...] Ici ce que l'auteur veut nous dire c'est qu'il n'y a aucune évolution des mentalités si l'homme croit qu'il est obligé de travailler pour vivre : L'oisiveté n'est pas le mal [ ] jusqu'aux humanités Le philosophe pense que le travail est une activité intarissable qui empêche l'homme de penser, de philosopher, qui le laisse à l'écart des pensées et du monde spirituel Le travail met l'homme au même niveau que les animaux qui travaillent seulement par instinct. Le travail ne laisse le temps à l'homme de ne rien faire d'autre que de travailler. Mais dans la vie de certains hommes, l'oisiveté n'a aucune place, au contraire, tout tourne autour du travail. Pour eux, tout est travail. [...]
[...] L'oisiveté est un bien mais ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir l'être. En ce qui concerne l'ennui, il est vrai qu'il peut être une cause de problème. De nos jours, aux informations télévisées, nous voyons des problèmes de délinquances car les jeunes disent s'ennuyer et c'est un véritable problème de société. De plus, l'ennui est comme un cercle vicieux. On finit par s'ennuyer de s'ennuyer. Cependant si un homme s'ennuie dans la vie oisive, il peut toujours commencer ou recommencer à travailler. [...]
[...] Commentaire d'un extrait de "L'Alternative" de Søren Kierkegaard On a l'habitude de dire que l'oisiveté est la mère de tous les maux. On recommande le travail pour empêcher le mal. Mais aussi bien la cause redoutée que le moyen recommandé vous convaincront facilement que toute cette réflexion est d'origine plébéienne*. L'oisiveté, en tant qu'oisiveté, n'est nullement la mère de tous les maux, au contraire, c'est une vie vraiment divine lorsqu'elle ne s'accompagne pas d'ennui. Elle peut faire, il est vrai, qu'on perde sa fortune, etc., toutefois une nature patricienne** ne craint pas ces choses, mais bien de s'ennuyer. [...]
[...] Dans cet extrait de L'alternative écrit en 1843, Kierkegaard pense que l'oisiveté n'est pas un mal, bien au contraire. L'oisiveté de l'homme est positive si elle n'est pas accompagnée de l'ennui. Cet extrait est composé de deux parties. D'abord dans la première On a l'habitude [ ] plutôt le vrai bien Kierkegaard défend la thèse selon laquelle l'oisiveté est un bien à condition de ne pas s'ennuyer, puis dans la seconde partie L'ennui est la mère [ ] leur travail de bureau il s'appuie sa thèse sur l'argument suivant : l'ennui est à l'origine des maux. [...]
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