Selon C. Geertz, les cultures sont des visions du monde profondément hétérogènes. Comment faire, dans ce cas, pour accéder aux savoirs locaux avec des outils qui, tout en se présentant comme universels, ne sont que le reflet de notre culture ? Plaidant pour un sens commun nourri par l'expérience directe, C. Geertz développe une réflexion qui anime, depuis plusieurs dizaines d'années, le courant de l'anthropologie interprétative et narrative.
Avec cette recherche, il propose une nouvelle approche de la culture, la considérant notamment détachée de la structure sociale et de la sociologie de l'individu. Selon lui, toute culture dans un endroit stable est amenée à développer une cohérence interne avec un aspect cognitif qui traduit une vision du monde et un aspect affectif, sorte d'ethos culturel. Avec cette démarche, il s'inscrit totalement dans la tradition de l'anthropologie culturelle nord-américaine. Il définit alors la culture comme un système symbolique d'actes, partagé et agi en commun, et s'oppose à la définition de la culture au moyen d'un sédiment « nationaliste ». Il se place dans le sillage de Weber, en considérant l'homme comme un animal suspendu dans des toiles de significations qu'il a lui-même tissées. Ces toiles constitueraient la culture qu'il faudrait appréhender en la considérant comme un système de sens.
[...] Comme si les matériaux culturels étaient des expressions individuelles plutôt que des institutions sociales. Pour comprendre que les matériaux culturels étaient des institutions sociales, il a fallu attendre les travaux de Malinowski et de Boas. Quelqu'un comme Boas par exemple, met directement en cause le postulat sur lequel se fondent les tenants de l'évolutionnisme culturel (pour qui l'histoire de l'humanité se présente comme un processus linéaire). Il met également en cause la méthode comparative qui en dérive : les peuples non civilisés, contemporains des évolutionnistes, témoigneraient de l'homme primitif, et donc, de l'homme primordial, c'est-à- dire de l'homme tel qu'il existerait depuis toujours. [...]
[...] Même s'ils limitent cette identité à travers le temps aux capacités générales : apprendre, sentir, abstraire, établir des analogies, derrière cet acte de foi, il y a évidemment l'idée d'en finir avec toute notion des mentalités primitives ou de racisme. Mais la réaction des ethnologues pratiquant le terrain est évidemment de constater que la pensée dans son résultat est variée. Pour les structuralistes comme Lévi-Strauss : on peut détecter des invariants dans les oppositions logiques de la pensée comme produit. Dans les produits on peut déchiffrer, si on a le code procédural, des structures. [...]
[...] Avec cette démarche, il s'inscrit totalement dans la tradition de l'anthropologie culturelle nord-américaine. Il définit alors la culture comme un système symbolique d'actes, partagé et agi en commun, et s'oppose à la définition de la culture au moyen d'un sédiment nationaliste Il se place dans le sillage de Weber, en considérant l'homme comme un animal suspendu dans des toiles de significations qu'il a lui-même tissées. Ces toiles constitueraient la culture qu'il faudrait appréhender en la considérant comme un système de sens. [...]
[...] Clifford Geertz, Comment nous pensons maintenant : vers une ethnographie de la pensée moderne in Savoir local, savoir global Introduction Selon C. Geertz, les cultures sont des visions du monde profondément hétérogènes. Comment faire, dans ce cas, pour accéder aux savoirs locaux avec des outils qui, tout en se présentant comme universels, ne sont que le reflet de notre culture ? Plaidant pour un sens commun nourri par l'expérience directe, C. Geertz développe une réflexion qui anime, depuis plusieurs dizaines d'années, le courant de l'anthropologie interprétative et narrative. [...]
[...] 254) Les généralisations symboliques se rapportent à ce qui fait consensus. Il s'agit des équations ou des propositions allant de soi et servant de prémisses à la résolution de problèmes (par exemple, les éléments se combinent dans des rapports de poids constants ou loi d'Ohm : U = RI) Les paradigmes métaphysiques désignent l'adhésion à un ensemble de croyances, de modèles et d'images qui sont valorisés par la communauté scientifique (par exemple : les gaz sont constitués par des molécules s'entrechoquant et se comportant comme de minuscules boules de billard où la métaphore tient lieu d'évidence Les valeurs fondamentales déterminent l'idéal de scientificité propre à une communauté déterminée, même durant les périodes de crise (par exemple : la soumission aux principes d'exactitude, de simplicité, de cohérence, de plausibilité, etc.). [...]
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