Traduction : trois hommes au laboratoire. Ce chapitre est daté de l'hiver 1944, Primo Levi travaille enfin au laboratoire de chimie et jouit de quelques privilèges accordés aux ouvriers spécialisés : caleçon et chemise neufs, rasé une fois par semaine, et surtout, il fait chaud au laboratoire, l'hiver sera moins pénible à supporter. Mais il est à nouveau assailli par ses souvenirs et la souffrance morale devient de plus en plus insupportable. Dans une première partie, nous étudierons comment la confrontation avec les jeunes allemandes conduit à réactiver les sentiments de déchéance de la part de Primo Levi, puis dans une seconde partie, nous verrons en quoi cet extrait illustre la rencontre entre deux temporalités, celle du camp et celle de l'extérieur.
[...] Implicitement, et bien qu'il répète le contraire, le récit de Levi conduit le lecteur à conclure à la complicité de tous les Allemands. Les jeunes filles peuvent les voir, mais les ignorent La confrontation à la féminité Un autre volet de cette épreuve du labo est la confrontation d'un jeune homme timide avec des filles L'auteur évoque les filles du laboratoire qui font l'effet de créatures venues d'une autre planète Ce contact avec la féminité oblige l'auteur à constater les déprédations, les dégradations physiques subies par les déportés. [...]
[...] Chapitre 15 : Die drei Leute vom Labor (145 à 154) (Traduction : trois hommes au laboratoire) Introduction Ce chapitre est daté de l'hiver 1944, Primo Levi travaille enfin au laboratoire de chimie et jouit de quelques privilèges accordés aux ouvriers spécialisés : caleçon et chemise neufs, rasé une fois par semaine, et surtout, il fait chaud au laboratoire, l'hiver sera moins pénible à supporter. Mais il est à nouveau assailli par ses souvenirs et la souffrance morale devient de plus en plus insupportable. [...]
[...] L'odeur est vécue comme une injustice : au lieu de l'identifier comme celle du camp, celle qui nous accueille au camp ( ) on ne s'en défait pas les filles en font l'identité même des déportés. La réflexion de ces jeunes filles, si jeune et il pue déjà ! va permettre de caractériser un peu mieux ces personnages. Et cela permet d'introduire l'attitude méprisante, presque haineuse, des jeunes Allemandes, jusqu'alors présentées comme neutres. "Elles ne perdent pas une occasion de nous le faire comprendre" : le fossé qui sépare ces jeunes filles frivoles, coquettes, sans doute pures nazies, des détenus, est à la mesure de celui qui sépare le camp de la société civile. [...]
[...] Ce double sens de la phrase finale repose le problème de la communication et l'angoisse des déportés de ne pas être écouté ou cru une fois de retour dans leur famille Le retour de la temporalité On l'a vu, le fait d'être exempté de travaux forcés conduit le narrateur à retrouver "la douleur du souvenir". En outre, la présence des Allemandes fait resurgir le temps "extérieur", dans lequel une année "passe vite", où l'on songe à Noël, où le passé et le futur ont un sens. [...]
[...] En fait, la description de son propre corps, très rare dans ce livre, n'est possible qu'à travers le regard des autres, sorte d'omniscience collective dans la mesure où tous les déportés, soumis aux mêmes conditions cruelles, en arrivent à se ressembler tous. Devant les filles du laboratoire, nous nous sentons tous trois mourir de honte et de gêne. Nous savons à quoi nous ressemblons : nous nous voyons l'un l'autre, et il nous arrive parfois de nous servir d'une vitre comme miroir. [...]
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