Comprendre les concepts de guerre absolue et de guerre réelle, c'est analyser la démarche scientifique de Clausewitz.
Rédigé en 1827, ce huitième, et ultime, volet de ce traité marque l'inflexion de la pensée de Clausewitz. En effet, s'il oriente à nouveau sa réflexion vers les niveaux politico-stratégiques les plus élevés de la guerre, c'est à fin de nuancer son point de vue et d'introduire, plus avant, la nature politique de la guerre comme ses conséquences sur l'opposition guerre absolue / guerre réelle. Forte de cette modération, cette dernière n'est plus seulement possible, elle en devient probable…
Ces trois chapitres constituent une synthèse de ses théorisations, dans leur substance comme dans leur forme. Il y explicite l'inter-relation des notions de guerre absolue et de guerre réelle ce, afin de dresser un bilan de ses analyses. Ainsi, entreprend-t-il un travail de finalisation propre à conférer un sens pratique à ses travaux théorique : la construction d'une grille d'analyse des conflits armés, un schéma explicatif.
A cette fin, il procède en diverses étapes lesquelles font montre d'une certaine tension quant aux objectifs théoriques et scientifiques sans, toutefois, se départir d'une structure méthodologique plus affirmée. Clausewitz justifie sa démarche autant qu'il en révèle les failles.
Tout en définissant ce qu'il nomme le Plan de guerre, à savoir la dimension stratégique des opérations militaires, l'auteur tente une rationalisation de ses travaux théoriques.
Cette dernière revêt trois formes qu'il convient de présenter successivement. S'il s'efforce, tout d'abord, de déterminer les rôles et apports de la théorie, au moins dans son objet d'étude, Clausewitz s'emploie également à une réévaluation de ses concepts dans leurs interactions. Fort de ces réflexions, à la lueur d'illustrations historiques, il dégage un schéma explicatif ainsi qu'une démarche analytique globalisante.
[...] Cette dernière revêt trois formes qu'il convient de présenter successivement. S'il s'efforce, tout d'abord, de déterminer les rôles et apports de la théorie, au moins dans son objet d'étude, Clausewitz s'emploie également à une réévaluation de ses concepts dans leurs interactions. Fort de ces réflexions, à la lueur d'illustrations historiques, il dégage un schéma explicatif ainsi qu'une démarche analytique globalisante. Entre concepts et réalité : penser la théorie Le propos de Clausewitz relève ici quasiment de la démarche épistémologique. Ainsi, sa réflexion porte-t-elle sur divers niveaux de la connaissance : la définition de son objet scientifique, l'élaboration des concepts, les apports de la connaissance théorique et les biais de la théorisation. [...]
[...] En outre, choisir le phénomène concret n'apporte aucune valeur de cet ordre. Aussi, Clausewitz propose-t-il de reconstruire le concept originel à partir de sa forme concrète. Le concept originel de guerre absolue devient alors un étalon, une référence, la forme concrète oscillant autour de cette valeur fondamentale. Et Clausewitz de véritablement distinguer guerre absolue et guerre réelle, tout en associant les notions dans un concept plus large de guerre. Cet affinement a des conséquences immédiates sur le plan de guerre. [...]
[...] Carl Von Clausewitz, De la guerre. Livre huit, chapitres et 3. (Première édition 1832-34). Paris : Les Editions de Minuit Comprendre les concepts de guerre absolue et de guerre réelle, c'est analyser la démarche scientifique de Clausewitz. Rédigé en 1827, ce huitième, et ultime, volet de ce traité marque l'inflexion de la pensée de Clausewitz. En effet, s'il oriente à nouveau sa réflexion vers les niveaux politico-stratégiques les plus élevés de la guerre, c'est à fin de nuancer son point de vue et d'introduire, plus avant, la nature politique de la guerre comme ses conséquences sur l'opposition guerre absolue / guerre réelle. [...]
[...] Aussi, propose-t-il de repartir aux fondements conceptuels de la théorie afin de pouvoir y intégrer cet objet, scientifiquement et utilement. Selon Clausewitz, la théorie est un effort de systématisation. Ce dernier doit permettre de dégager des règles et principes à travers l'identification de lien de causalité ou nécessité. Ainsi, à la lueur d'un tel système théorique, une vision synthétique et globalisante, les évènements peuvent-ils se voir conférer une clarté et une intelligibilité accrue, comme un sens. La théorie est seule à offrir de telles possibilités. [...]
[...] Ainsi, Clausewitz procède-t-il à une refonte de ses théorisations, refonte propice à la mise en place d'une grille analytique. Analyser sans annihiler : une grille explicative Clausewitz étend les possibilités de la théorisation. Les contraintes nées des complexités et multiplicités du fait concret peuvent être dépassées par l'insertion du schéma explicatif dans une seconde grille d'analyse, d'ordre contextuel. En effet, l'écueil majeur à éviter est d'annihiler les caractéristiques et traits importants d'un événement, donc le sens, en cherchant à le faire correspondre, de manière systématique, à un schéma d'analyse conceptuel. [...]
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