Voltaire (1694-1778) est un célèbre philosophe des Lumières du XVIIIe Siècle. Il a écrit de nombreuses pièces de théâtre mais aussi des contes philosophiques. L'une de ces plus fameuses oeuvres est ce texte, extrait du Chapitre 6 de Candide écrit en 1757. Dans ce passage Candide traverse la capitale portugaise aux lendemains du tremblement de terre de Lisbonne, survenu en 1755. Le chapitre raconte avec une tonalité ironique une cérémonie, un autodafé dont Candide et Pangloss sont les involontaires victimes. On retrouve à travers cet épisode, Voltaire, qui narre les nombreuses conséquences et les pertes humaines provoquées par cette catastrophe (...)
[...] Voltaire utilise ici un procédé de comparaison ironique propre à attirer l'attention du lecteur. L'autodafé qui est une exécution, est présenté comme un vulgaire spectacle. On peut relever l'utilisation d'un champ lexical d'esthétique : "bel autodafé", "spectacle", "grande cérémonie", "belle musique", "cadence". Tout ceci nous amène à remarquer tout ce qui relève du souci de l'esthétique, dans la description qui est faite de l'apparence vestimentaire du condamné. On voit que l'auteur insiste également sur les précisions concernant les mitres, puis les san- benito avec beaucoup de détails présentés comme importants. [...]
[...] CONCLUSION Cet extrait est important sur plusieurs plans : L'histoire en elle-même, son contexte, est très importante. Mais sous ce texte de registre narratif se cache diverses facettes. Ainsi, le ton de l'auteur s'exprime pleinement . Voltaire dénonce ironiquement, en se moquant de quelque chose et en faisant dire le contraire de ce qu'il pense, l'intolérance religieuse et la superstition saugrenue des hommes. Il emploie différentes figures de style : antiphrase, euphémisme. Il critique donc les principes et pratiques de l'Inquisition. [...]
[...] On revient à dire que ces condamnations sont complètement ridicules et ne tiennent pas debout. Le dernier nous ramène à l'horreur du châtiment qui a été un peu "gommé" dans le 2e : accumulation, énumération des faits conséquent de l'horreur du châtiment et le caractère spectaculaire donné à la cérémonie. Une condamnation à mort est transformée en sacrifice superstitieux, lui- même organisé comme un spectacle La superstition En quoi un autodafé peut empêcher la terre de trembler ? = pure superstition. [...]
[...] Enfin, l'ironie passe à la fin de toutes ces lignes. En effet, sur un ton très détaché, et comme en passant, avec beaucoup de mépris, Voltaire rappelle que tout le cérémonial n'a servi à rien : "le même jour, la terre trembla de nouveau". Le même jour : montre l'inefficacité de l'autodafé. L'ironie correspond tout à fait à la définition qui la présente comme l'affirmation du contraire de ce que l'on veut faire entendre. Il est donc utile de se demander ce que Voltaire veut faire ici comprendre. [...]
[...] Candide fut fessé en cadence, pendant qu'on chantait ; le Biscayen et les deux hommes qui n'avaient point voulu manger de lard furent brûlés, et Pangloss fut pendu, quoique ce ne soit pas la coutume. Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable. Candide, épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant, se disait à lui-même : Si c'est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres ? Passe encore si je n'étais que fessé, je l'ai été chez les Bulgares. Mais, ô mon cher Pangloss ! le plus grand des philosophes, faut-il vous avoir vu pendre sans que je sache pourquoi ! [...]
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