L'homme se définit en tant qu'être doué de conscience et de raison. Il se compose donc d'un corps associé à un esprit, en d'autres termes d'une âme qui l'anime. Le corps est ce qui en tant qu'objet tangible s'oppose à l'esprit, à l'âme qui quant à lui se définit comme la fonction intellective, l'essence et l'apanage de l'homme. Quand l'homme meurt, son corps périt de la même manière, cependant qu'advient-il de son âme ? Est-elle éternelle ? Depuis plus de vingt siècles, le christianisme affirme l'immortalité de l'âme, rencontrant ainsi la croyance spontanée en l'identité du sujet, par delà les changements qui l'affectent. Pourtant, cette identité est problématique. Qui sont les hommes? Quel est ce moi dont chacun est assuré qu'il existe ? Les hommes sont d'abord des corps. Mais ces corps qu'ils sont peuvent changer, tandis qu'ils restent les mêmes. C'est sur cette évidence que s'appuie d'ailleurs la croyance en une survie de l'âme, séparée du corps. Ainsi, Bertrand Russel, philosophe et logicien britannique de la fin XVIIe et début XVIIIe siècle, élabore en 1935 dans son ouvrage Sciences et religion, une théorie ayant pour but d'éclaircir la notion d'immortalité qui se résume selon lui à étudier les relations intimes qui lie les divers phénomènes constitutifs de l'esprit et de la matière.
[...] Effectivement, le moi ne recouvre pas une réalité aisément identifiable, car il ne renvoie ni à une donnée palpable ni à une abstraction, quant à l'âme, elle est considérée dans son sens exclusivement spirituel, ou métaphysique, voire religieux, comme le principe de pensée, privilège et essence de l'homme ouvrant sur la liberté et la moralité. L'âme est alors le plus souvent conçue comme totalement immatérielle. Ainsi, nous ne pouvons pas établir avec certitude l'existence de l'âme et du moi. Toutefois, du fait de son immatérialité l'âme est dans de nombreuses doctrines perçues comme étant séparable du corps et de ce fait douée de l'immortalité et de l'éternité. Cependant, Russel refuse de faire de l'âme et du corps deux substances indépendantes et immortelles. [...]
[...] Pour conclure, nous pouvons dire que de nos jours les avancées réalisées dans le domaine des sciences ne nous permettent plus de concevoir la réalité au travers d'entités telles que l'âme, le moi, l'esprit. De même, la matière ne peut plus être considérée en tant que substance, à savoir objet d'expérience fiable, et immuable. De même, la physique révèle l'invariance des lois naturelles par rapport aux changements de référentiels spatio-temporels, ce qui remet en cause la notion même d'éternité et d'immortalité telle qu'on les perçoit. [...]
[...] Dans la théorie ainsi exposée, Russel tend à élucider par l'intervention des lois de la physique nucléaire et de la psychologie, les relations unissant intimement l'esprit à la matière, et plus particulièrement leur rapport à la temporalité. En effet, si la matière tend à être considérée en tant que substance constituante des corps et par conséquent associée à la notion de réalité tangible, l'esprit quant à lui demeure un objet métaphysique, à savoir une réalité immatérielle située au- delà de l'expérience. Ainsi se pose le problème des limites de la connaissance humaine. [...]
[...] Ainsi, d'après Russel la matière ne peut plus être considérée comme éternelle, ce qui coïncide avec les avancées réalisées dans le domaine de la physique nucléaire dans les années 30. En effet, depuis l'ère moderne, l'atome à savoir l'élément constitutif de la structure moléculaire de la matière était conçu comme un corps simple, homogène et insécable. Les physiciens avaient dès lors identifié 92 espèces d'atomes différents, à savoir autant qu'il n'existe d'éléments chimiques. Ainsi, l'élément fer est exclusivement composé d'atomes de fer. À cette époque l'on pensait donc que la matière était immortelle. [...]
[...] Bertrand Russel - Sciences et religion L'homme se définit en tant qu'être doué de conscience et de raison. Il se compose donc d'un corps associé à un esprit, en d'autres termes d'une âme qui l'anime. Le corps est ce qui en tant qu'objet tangible s'oppose à l'esprit, à l'âme qui quant à lui se définit comme la fonction intellective, l'essence et l'apanage de l'homme. Quand l'homme meurt, son corps périt de la même manière, cependant qu'advient-il de son âme ? [...]
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