Fiche de lecture de l'ouvrage La perception du changement du philosophe Bergson.Il s'y interroge notamment sur notre perception du temps.
[...] C'est par l'art que la perception peut s'élargir : les artistes sont « des hommes dont la fonction est de voir et de nous faire voir ce que nous n'apercevons pas naturellement. » C'est par la peinture que cette fonction de l'art se fait le plus ressentir, car les peintres sont assimilables à des visionnaires : « Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes. » Le peintre isole des scènes que nous voyons habituellement sans nous en rendre compte. [...]
[...] » Lorsque nous entendons une mélodie, « n'avons-nous pas la perception nette d'un mouvement qui n'est pas attaché à un mobile, d'un changement sans rien qui change ? » La durée vraie est « cette continuité indivisible de changement » La réalité est la mobilité même ; « il y a du changement, mais il n'y a pas de choses qui changent » Nous devons changer notre manière d'envisager le passé : Habituellement, les philosophes considèrent le passé comme de l'inexistant ; seul le présent existe. [...]
[...] » « Une attention à la vie qui serait suffisamment puissante, et suffisamment dégagée de tout intérêt pratique, embrasserait dans un présent indivisé l'histoire passée tout entière de la personne consciente, non pas comme un ensemble de parties simultanées, mais comme du continuellement présent qui serait aussi du continuellement mouvant. » = présent qui dure Le passé et le présent se mêlent pour constituer un seul et même changement ininterrompu, qui suit la continuité et l'indivisibilité de la vie intérieure. « La conservation du passé dans le présent n'est pas autre chose que l'indivisibilité du changement. » « Par la philosophie, nous pouvons nous habituer à ne jamais isoler le présent du passé qu'il traîne avec lui. [...]
[...] Il faut revenir à la perception directe du changement et de la mobilité. » La faculté de conception naît des insuffisances de la perception : si la perception était étendue indéfiniment, nous n'aurions pas besoin de concevoir et de raisonner ; nous concevons les choses quand nous ne pouvons pas les percevoir, et nous raisonnons « pour combler les vides de la perception ou pour en étendre la portée ». C'est l'insuffisance de nos facultés de perception qui donne naissance à la philosophie : elle tentait d'expliquer les choses par « de pures idées ». [...]
[...] Travail de sélection effectué par le cerveau (ex de la mémoire : notre cerveau a la capacité de garder en mémoire tout notre passé mais nous ne nous souvenons que de ce qui peut servir à la situation présente ; la perception agit de la même manière : « auxiliaire de l'action, elle isole, dans l'ensemble de la réalité, ce qui nous intéresse ») Les artistes sont ceux dont « la nature a oublié d'attacher la faculté de percevoir à leur faculté d'agir » ; ils voient les choses pour ce qu'elles sont et non pour l'intérêt éventuel qu'elles ont pour eux percevoir pour percevoir plutôt que percevoir en vue d'une action. « Ils naissent détachés » La philosophie doit aboutir au même détachement. Traditionnellement, ce détachement était compris comme un détournement du monde des sens. Tous les philosophes ont cru que nos sens et notre conscience, dans la vie quotidienne, nous montraient réellement le changement, et que la contradiction à laquelle ils aboutissaient était donc inhérente au changement. [...]
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