Bergson oppose la «morale close» de l'obligation sociale et la «morale ouverte» de l'amour. De même, il distingue la «religion statique» (rites et cérémonies) et la «religion dynamique» qui se manifeste dans le mysticisme.
Elle paraît aller de soi; elle n'est pas seulement la forme moderne de l'organisation politique mais la forme normale, celle vers laquelle les sociétés tendent. Cependant elle inquiète : fragilité (faute d'ennemis la démocratie perd de sa consistance), incertitude (pas de valeur suprême préalable au débat), effet de mélancolie et d'apathie.
Bergson semble anticiper sur ces interrogations contemporaines : il valorise la démocratie mais en montre les difficultés et les impuissances. Quand sont devenus violents les régimes autoritaires, ces thèses (texte de 1932) qui apportaient trop peu de justifications à l'idéal démocratique sont devenues suspectes, et Bergson a été entendu comme un réactionnaire. La démarche de Bergson en effet est singulière, et sa manière d'aborder la démocratie n'est pas l'approche théorique habituelle.
[...] Qu'en est-il de la puissance de la politique par rapport la technique? Ici encore le progrès technique est davantage menaçant pour la démocratie qu'il n'en est l'auxiliaire. Chez Marx la technique permettait à l'homme de s'approprier sa propre nature, car la dépendance de l'homme avec l'homme a pour raison sa dépendance technologique : le progrès de la société est lié à la modification des technologies. L'homme sera libre quand il sera devenu libre détenteur des moyens de production. Tous seraient producteurs et pas seulement instruments, assujettis dans l'organisation de la production. [...]
[...] Il y a un polymorphisme de la société ouverte : La société close, animale est caractérisée par le dimorphisme : la reine n'a pas les mêmes aptitudes que les autres abeilles, il y a des différences organiques. La société ouverte se caractérise par son polymorphisme, chacun est capable de plusieurs fonctions. Cette société est ouverte à l'intérieur d'elle-même, ouverte sur l'avenir. Dans la société close, tout est orienté sur la répétition. D'où vient que l'homme soit aussi capable de cette ouverture ? L'essence évangélique de la démocratie Cette capacité n'est pas celle de la raison. L'inspiration de la démocratie n'est pas rationnelle, ce n'est pas la raison, ou les Lumières, qui parlent, c'est un élan. [...]
[...] - Magie et religion. - Déférence à l'égard des animaux. - Totémisme. - Croyance aux dieux. - La fantaisie mythologique. - Fonction fabulatrice et littérature. - De l'existence des dieux. - Fonction générale de la religion statique Bergson oppose la «morale close» de l'obligation sociale et la «morale ouverte» de l'amour. De même, il distingue la «religion statique» (rites et cérémonies) et la «religion dynamique» qui se manifeste dans le mysticisme. Elle paraît aller de soi; elle n'est pas seulement la forme moderne de l'organisation politique mais la forme normale, celle vers laquelle les sociétés tendent. [...]
[...] Bergson semble anticiper sur ces interrogations contemporaines : il valorise la démocratie mais en montre les difficultés et les impuissances. Quand sont devenus violents les régimes autoritaires, ces thèses (texte de 1932) qui apportaient trop peu de justifications à l'idéal démocratique sont devenues suspectes, et Bergson a été entendu comme un réactionnaire. La démarche de Bergson en effet est singulière, et sa manière d'aborder la démocratie n'est pas l'approche théorique habituelle. Une approche inhabituelle Une philosophie de la nature Sa théorie de la démocratie appartient à une philosophie de la nature et non à une philosophie de l'histoire ou à une philosophie politique : Une philosophie de l'histoire : C'est Tocqueville qui a adopté cette démarche (La démocratie en Amérique) : il définit la modernité par le processus de la démocratie, ramenant la source de la démocratie à l'opinion. [...]
[...] C'est une manière de pointer sur ce que la démocratie a d'instable et de difficile, tendue entre ses principes. Il y a des dévoiements dont le fascisme est un exemple; les origines du fascisme sont-elles dans la démocratie? Le problème de la guerre La guerre n'est pas un problème dans une société close. La guerre est naturelle (p. 303). Le principe de clôture des sociétés permet le sauvetage des valeurs, l'intégrité du territoire, le patriotisme (cf. Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu, dialogue entre Ulysse et Hector). [...]
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