Benjamin, L'Oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - publié le 23/05/2019

Résumé du document

Fiche de lecture de l'ouvrage L'Oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique du philosophe Benjamin.Il s'interroge sur les transformations de l'art à l'époque du cinéma et de la photo.

Extraits

[...] « Les acteurs de cinéma se sentent comme en exil. En exil non seulement de la scène, mais encore d'eux-mêmes. Ils remarquent confusément [ . ] que leur corps est presque subtilisé, supprimé, privé de sa réalité, de sa vie, de sa voix, du bruit qu'il produit en se remuant, pour devenir une image muette qui tremble un instant sur l'écran et disparaît en silence. [...]

[...] Benjamin, L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique Valéry : « Il y a dans tous les arts une partie physique qui ne peut plus être regardée ni traitée comme naguère, qui ne peut plus être soustraites aux entreprises de la connaissance et de la puissance modernes. » I « Il est du principe de l'œuvre d'art d'avoir toujours été reproductible. » (ex : apprentissage de l'art : les élèves copient des œuvres) Reproduction technique des œuvres d'art = phénomène nouveau qui se développe au cours de l'histoire : Grecs : seulement 2 techniques de reproduction (fonte + empreinte) ils ne peuvent donc reproduire que bronzes, terres cuites et monnaies. [...]

[...] Mode d'intégration de l'œuvre d'art à la tradition dans les temps primitifs = culte ; les + anciennes œuvres ont été créées pour des rituels, d'abord magiques puis religieux le mode d'existence de l'œuvre ne se dissocie jamais de sa fonction rituelle : « la valeur unique de l'œuvre d'art authentique se fonde sur ce rituel qui fut sa valeur d'usage originelle et première » 1[er] ébranlement de ce fondement = sécularisation du culte de la beauté à partir de la Renaissance Photographie (« 1[er] mode de reproduction vraiment révolutionnaire ») réaction de l'art = doctrine de « l'art pour l'art », « qui n'est autre qu'une théologie de l'art » (« théologie négative » qui refuse à l'art toute fonction sociale voire toute évocation d'un sujet concret) « l'œuvre d'art s'émancipe de l'existence parasitaire qui lui était impartie dans le cadre du rituel » « l'œuvre d'art reproduite devient reproduction d'une œuvre d'art conçue pour être reproductible » (ex : reproductibilité technique des films = inhérente à leur technique de production, leur mode de production ne permet pas seulement leur diffusion massive mais l'exige). On peut développer plusieurs exemplaires d'une même photo, et il est absurde de demander laquelle est l'authentique. « dès lors que le critère d'authenticité n'est + applicable à la production artistique, toute la fonction de l'art se trouve bouleversée. [...]

[...] » Cinéma La reproduction technique s'applique aux œuvres du passé + devient elle-même un procédé artistique. II Par rapport à la reproduction, l'œuvre d'art a en plus une existence unique qui « subit le travail de l'histoire » altérations de l'œuvre et changement de ses possesseurs) « hic et nunc » de l'original = son authenticité « tout ce qui relève de l'authenticité échappe à la reproduction » Opposition original/reproduction faite de main d'homme ; ce n'est pas la même chose avec la reproduction technique : Reproduction technique = + indépendante de l'original que la reproduction manuelle (ex : la photographie et le cinéma font ressortir des aspects de l'original qui échappent à l'œil avec l'agrandissement et le ralenti) La reproduction technique peut transporter la reproduction « dans des situations où l'original lui-même ne saurait jamais se trouver » rapprochement entre l'œuvre et le récepteur (ex : disque grâce auquel on peut écouter à domicile un concert) La reproduction technique ne remet pas en cause l'existence de l'œuvre d'art mais déprécie son hic et nunc, c'est-à-dire son authenticité dépérissement de l'aura de l'œuvre d'art La reproduction technique « détache l'objet reproduit du domaine de la tradition. [...]

[...] » élargissement de l'espace avec le gros plan, nouvelles dimensions du mouvement avec le ralenti « la nature qui parle à la caméra n'est pas la même que celle qui parle aux yeux » Le cinéma « nous ouvre l'accès à l'inconscient visuel » : « Nous connaissons en gros le geste que nous faisons pour saisir un briquet ou une cuiller, mais nous ignorons à peu près tout du jeu qui se déroule réellement entre la main et le métal, à plus forte raison des changements qu'introduit dans ces gestes la fluctuation de nos diverses humeurs. [...]