On situe la composition du Banquet autour de 380 av. JC (entre 385 et 379) ; le banquet en lui-même s'est déroulé en 416 av. JC. Au 5ème siècle avant JC, la cité d'Athènes est devenue la plus puissante démocratie, la première force militaire et navale, le foyer intellectuel et artistique du monde grec. Cette période de domination atteint son apogée sous Périclès (on appelle cette période, de 454 à 429 av. JC, le siècle de Périclès) ; il renforce les institutions démocratiques de la cité, qui est embellie et dotée de nouveaux monuments : la plupart des édifices de l'Acropole datent de cette époque. Athènes rayonne dans tout le monde antique, tant sur le plan culturel et artistique — avec des auteurs comme Eschyle, Sophocle, Euripide, des philosophes comme Socrate et Platon, des historiens tels que Thucydide et Hérodote, des sculpteurs comme Phidias — qu'économique, Le Pirée étant devenu la plaque tournante du commerce méditerranéen.
[...] L'empressement passionné de ceux qui recherchent le bien perpétuel engendre l'œuvre principale de l'Amour, la procréation et l'enfantement dans la beauté. On découvre ainsi que le désir d'immortalité est au cœur de l'Amour puisque le besoin de procréation s'explique par la recherche d'éternité. Plus généralement, le désir d'immortalité est à la base de toute action vertueuse, de toute prise de risque et de toute ambition. Désir de possession du bien, enfantement dans la beauté et immortalité, tous trois intimement liés, sont les objectifs principaux de l'Amour. Toutefois, le mouvement de la recherche de la beauté est difficile et progressif. [...]
[...] Aux origines du monde existaient des Hommes de forme sphérique qui vivaient dans la complétude absolue : l'homme double, la femme double et l'androgyne (être double, moitié homme / moitié femme) ; ceux-ci, en proie à un orgueil démesuré, ont osé défier les Dieux qui n'ont pas hésité à les diviser en deux afin de les affaiblir. Cette division entraîne un déséquilibre chez les Hommes, tant physique (difficulté pour se déplacer) que moral. Dès lors, la seule préoccupation de chaque moitié est de retrouver sa moitié perdue pour reconstituer l'unité originelle et retrouver la complétude des temps anciens. La moitié de l'androgyne cherchera une moitié du sexe opposé, tandis que la moitié de l'homme ou de la femme double sera homosexuelle. [...]
[...] L'amour, qui est bel est bon, est donc bel et bien source de beauté et de bien. Au terme de ce discours, l'admiration l'emporte et les applaudissements sont unanimes. Il clôt en beauté la première série d'éloges. Durant un court intermède, Socrate avoue avec ironie son embarras : il ignore l'art de l'éloge et s'apprête à renoncer. En effet, il ne sait que dire la vérité et ne peut donc faire un discours semblable aux autres qui ont mêlé l'art et la beauté à leur éloge. [...]
[...] Ce fut le cas avec Albiciade lui-même qui, sans s'en rendre compte, est devenu son esclave. Par ailleurs, Socrate est en très bonne forme physique. Lorsqu'il était dans l'armée, Socrate était le plus endurant et résistait aussi bien au froid qu'à la faim ou à la peur. Il sait profiter tout comme se contenter du minimum et est capable de passer des journées entières à méditer. Enfin, son charisme est hors du commun : ce personnage inclassable a le pouvoir de fasciner tous ceux qu'il rencontre. [...]
[...] Le discours d'Albiciade, comme celui de Socrate, se veut fidèle à la vérité. Il utilise d'abord des images pour illustrer la nature déroutante de Socrate, son caractère ambigu, voire inquiétant. Ainsi, il le compare dans un premier temps à des Silènes : ni beau, ni soigné, ni élégant, il rappelle ces figures mythologiques de la suite de Dionysos, proches des satyres, qui sont impudents et paillards. Cependant, telles les boîtes en formes de Silènes qui renferment des statuettes des dieux, Socrate porte un masque. [...]
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