Le dernier livre du philosophe français est une reconstitution du cours qu'il dispense aux élèves de l'école Polytechnique. Au travers de ses lectures privées, l'auteur, connu pour ses opinions à contre-courant, dresse une critique amère de la modernité et de la société occidentale. Prenant pour point de départ un extrait du journal de Roland Barthes, qui à la mort de sa mère écrivit : « Tout d'un coup, il m'est devenu indifférent de ne plus être moderne », il tente de comprendre comment un tel revirement a-t-il pu avoir lieu ? Il aborde ensuite le thème de la difficile cœxistence des deux cultures : littéraire et scientifique. L'avènement de la dernière permettant de « penser le XXème siècle ». Enfin, dans la « question des limites » il pose les travers hérités du siècle dernier ainsi que les défis du nouveau
[...] Le règne de la méthode serait l'œuvre de modernité. Toutefois, cette conception scientifique, brisant le clivage traditionnel arts libéraux/arts mécaniques permet l'apparition et même l'hégémonie des arts numériques L'Homme vit désormais dans un univers construit par la raison où les nouvelles faunes et flores artificielles (DVD, SMS, PACA, GPS, etc.) sont consommées Penser le XXème siècle L'auteur retrace la naissance du concept de siècle. En effet, la périodicité, celle qui donne sens au devenir, n'est apparue que tardivement. Bien que l'on retrouve des classifications périodiques dans la Bible[8] et chez Saint Augustin, seule l'Histoire profane donnera un sens à la notion de siècle. [...]
[...] Cependant, nous avons pris même dans ce domaine un tournant qui inquiète Alain Finkielkraut en cherchant à tout prix le perfectionnement continu de l'espèce. L'auteur pose ici le problème du dopage qui ferait de nous des modernes méfiants. Il rappelle alors les mots que Pic de la Mirandole avaient prêté à Dieu : Tu pourras dégénérer en formes inférieures comme celles des bêtes, ou, régénéré, atteindre les formes supérieures, qui sont divines. Plus encore, l'auteur s'affole quasiment de la création du post-humain Il montre que surdéveloppement nous a conduit à régresser au questionnement nature-liberté questionnement qui semblait hors d'usage Par la suite, l'auteur offre un raisonnement sur la Nature et l'environnement en prenant pour exemple l'agriculture tant sa mutation lui parait extraordinaire. [...]
[...] La thèse de La Défaite de la pensée[6] est ici prégnante. Propos prêtés à Galilée dans la pièce La vie de Galilée de Brecht. Plus connu sous le nom de Manifeste du Cercle de Vienne, paru en 1929. In La Prophétie de Daniel développant la Théorie des quatre monarchies. Un seul instant a mis un siècle de distance entre l'homme du jour et celui du lendemain Virginia WOOLF. Cf. note 2 en page 1. In Hans JONAS, Le Principe de responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique, Cerf, 1989. [...]
[...] La modernité est un combat, une bataille née du choc entre les anciens et les modernes. Elle porte en elle une dynamique égalitaire, le rejet de la hiérarchie entre les hommes. Avec elle, l'Histoire entre en marche. Intrinsèquement liée au Progrès, elle se mêle à la raison. Contrairement aux Anciens, les modernes pensent que l'Histoire a un sens. Selon l'auteur, deux historiens illustrent cette dichotomie : Hegel et Michelet. Chez les modernes, même le Mal a un sens. Il est une étape indispensable dans la marche de l'Histoire. [...]
[...] Cependant, Nous autres, modernes est sans conteste un incontournable pour un étudiant à Sciences Po. Il présente l'avantage d'être très pédagogique et offre de nombreuses et solides références (littéraires, philosophiques, religieuses, poétiques etc.) qui s'avèreront utiles lors du Grand Oral ! J'ai particulièrement apprécié la liste des ouvrages cités à la fin de chaque chapitre qui offre des pistes de lectures plus approfondies. Jean Pic de la Mirandole (23 février 1463-1494) : Humaniste italien et protégé de Laurent le Magnifique conciliant religion et philosophie. [...]
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