Térence, auteur latin du 1er siècle avant Jésus-Christ, écrivait ceci: « Rien n'est plus facile que de parler ». Pittacos lui aurait alors répondu : « Celui qui ne sait se taire, ne sait pas parler » et l'abbé Dinouart aurait sans doute était d'accord avec lui.
Dinouart dénonce l'épidémie d'écrire et de parler. La « fureur de parler » est alors une « maladie épidémique » et les ignorants tout comme les philosophes du jour sont tombés dans une « sorte de délire ». Il dénonce alors les derniers modes de pensées des « nouveaux philosophes » qui placent la raison au dessus de la religion et de la tradition. Il s'insurge de voir que le mystère de la foi, qui devrait imposer le silence, est soumis à des raisonnements philosophiques et scientifiques. Il s'élève dès lors contre le blasphémateur qui corrompt l'Eglise, l'hypocrite et l'imbécile. L'écrivain est alors un « empoisonneur public » qui diffuse son venin par la démocratisation du livre. Il faut donc imposer un art de se taire aux forces politiques ou encore philosophiques qui contestent l'autorité de l'Eglise qui perd alors de sa légitimité ce d'autant plus que l'individualisme de ces « nouvelles sociétés » décadentes s'accroît.
L'art de se taire est donc un appel à l'ordre et traduit la nostalgie de l'Abbé de Dinouart pour une puissance perdue. Il faut une réforme générale des écrivains par le « glaive de la justice » et le « silence éternel ». Le « silence est d'or », il coûte moins.
Le silence devient donc un art, une vertu. Ce n'est donc pas une ruse ou une tactique. Mais un idéal de sincérité comme pour les moralistes du 17ème siècle tels que La Bruyère ou encore La Roche Foucauld.
« Le silence est nécessaire en beaucoup d'occasions mais il faut être sincère ; on peut retenir quelques pensées mais on ne doit en déguiser aucune ».
Mais le silence passe aussi par le visage, langage universel « de tous les pays et de toutes les langues » et sincère qui dépasse les codes. C'est ainsi que dans une première partie que nous intitulerons « Les dimensions du silence », nous aborderons les différentes dimensions du silence chez Dinouart. Dans une seconde partie nous verrons le constat que propose Dinouart ce qui nous conduira dans un troisième temps à voir les remèdes que propose Dinouart contre cette « maladie » qui ronge nos auteurs et qui corrode nos sens. Nous ne ferons donc pas une lecture linéaire car nous serions emmenés à trop nous répéter.
[...] Ensuite, force est de constater la progression des autobiographies telles que celles de joueurs de football, de stars de la télé réalité . la thèse de l'abbé Dinouart pourrait éclairer les esprits de chacun. Ou comme il le montre lui-même peut être que tous les sujets sont épuisés et que nous devons nous contenter de ces littératures. Peut-être aussi a t'il raison les bons auteurs trop timides se cachent ne parlent pas assez. Il a sûrement raison. Ces derniers ne rapporteraient pas assez aux maisons d'édition. [...]
[...] Au silence se substitue donc l'art de se taire : art de la réticence et de la prudence. B des remèdes chocs La justice doit être sévère et prendre le glaive en main, être stricte avec les auteurs qui commettent des sacrilèges contre la religion et la patrie. On ne peut pas s'élever contre ces deux symboles. C'est alors que le seul prix à payer pour s'être cru philosophe et de s'en être pris à la société est la peine de la vie car renier les dogmes c'es renoncer à toute sa morale. [...]
[...] Par exemple les génocides ne sont pas fruits du hasard. Ils ont étés bien souvent poussés par des thèses raciales nées au 19ème siècle. La pensée dans ces domaines n'a donc pas le droit d'être libre dans le sens ou elle prive les autres de leur humanité. La shoah pour exemple fut condamnée par les procès de Nuremberg. Il faut alors condamner Mein Kampf D'Hitler et tous les ouvrages qui ont conduis ce dernier à développer sa thèse tels que La france Juive d'Edouard Dumont, ou encore race et milieux social de Stewart Chamberlain sans oublier essais sur l'indépendance des races humaines de Arthur de Gobineau. [...]
[...] C'est ainsi que l'abbé Dinouart entreprit de répondre à la question. Son but n'était pas alors de mettre un point final à la rhétorique mais bien de développer un art de s'exprimer : par la parole, l'écrit, le silence. Mais attention, ne faisons pas d'amalgames : Dinouart ne prône pas le silence. C'est un homme engagé, polémiste qui a pour cheval de bataille la défense de la religion, de l'Etat et de l'honneur. Il n'essaie donc pas, par le silence, de se rapprocher de Dieu ni même de rechercher la langue qui, à l'origine, permettait à Dieu et aux hommes de se comprendre et d'être confondus. [...]
[...] Quant au silence moqueur il permet à une personne de jouir en silence, sans l'ombre d'un doute, de la bêtise de l'autre. Puis le silence spirituel laisse transparaître l'émotion et les passions colériques ou mêmes amoureuses. C'est parfois le temps du silence stupide pour un esprit insensible, faible et imbécile mais aussi le temps du silence d'approbation ou l'homme éclairé, capable de jugement et de discernement, donne son consentement. Fruit d'un individu orgueilleux, fier et froid le silence de mépris tourne la parole de l'interlocuteur, alors inférieur, en dérision. Le silence d'humeur vient s'ajouter ici. [...]
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