Explication très détaillée de L'Apologie de Socrate, qui a été rédigée par Platon après la mort de Socrate. Ce document reprend tous les aspects du procès de Socrate, et notamment les points les plus importants. Le premier discours est très largement développé, avec le plan de défense de Socrate lors de son procès.
[...] Lorsqu'il feint d'admirer ceux qui sont capables d'instruire des hommes citant trois sophistes qui pratiquent cet art en échange d'argent, Socrate, encore et toujours, est ironique. Certains veulent le confondre avec les Sophistes, parce qu'ils voient Socrate entouré comme eux de jeunes gens riches et oisifs, mais les jeunes gens qui parlent avec Socrate ne reçoivent auprès de lui aucun enseignement comparable à celui que distribuent, contre salaire, et à travers l'art du bien parler de la rhétorique, les Sophistes, par ailleurs itinérants, contrairement à Socrate qui ne quitte jamais Athènes. [...]
[...] Socrate persiste et signe : si on l'acquitte, il continuera comme il l'a toujours fait sa tâche de maïeuticien auprès des Athéniens, car il obéit au dieu plutôt qu'à la loi démocratique : il y a une loi plus haute que la loi humaine, preuve, s'il en est encore besoin, que l'accusation d'impiété est infondée ! Ainsi, Socrate se place au-dessus du jugement qui sera rendu, car son travail est au service du Bien, de la Vertu (arétè : excellence). Son attitude a dû être ressentie comme une provocation ! [...]
[...] La mort n'a par conséquent aucun rapport ni avec les vivants, ni avec les morts, étant donné qu'elle n'est rien pour les premiers et que les derniers ne sont rien pour elle Mais, Epicure est radicalement matérialiste, pour lui, il n'y a aucune vie métaphysique, la vie n'est que matière. Pour Socrate (et Platon renforce encore cette conception), il y a une existence de l'âme sans le corps, envisagée par exemple lorsqu'il évoquera la possibilité de retrouver les héros du passé. Il est vrai qu'il évoquera aussi la possibilité d'un long sommeil. Dans d'autres dialogues de Platon, la théorie de la réminiscence, de la métempsychose, sont plus claires, par exemple : Phèdre, le Banquet. [...]
[...] Il insiste vaillamment, annonce que pour Athènes, cela risque d'«être pire encore ! Car en le condamnant, c'est un innocent que l'on condamnera, et le dieu sera offensé, ce dieu qui a fait aux Athéniens le présent d'un homme de bien ! Socrate se compare au taon, qui pique les assoupis, les réveille, à l'éperon qui redonne de l'élan, de la vaillance. Son rôle est celui d'un éveilleur, d'un accoucheur (maïeuticien), qui aide à la mise au monde de ce qui est recherché : la Vérité. [...]
[...] C'est sur cette question que Socrate quitte la scène du procès et l'on soupçonne qu'il connaît la réponse. La vie et la mort de Socrate sont exemplaires d'une extraordinaire fidélité à soi-même mais un soi entièrement consacré à la défense de ce qu'il estimait, après les avoir longuement interrogées, être les valeurs authentiques qu'il fallait faire exister et diffuser, fidélité aux autres aussi, fussent-ils, dans leur aveuglement, ses condamnateurs ou ses traîtres du jour. La postérité a jugé : la parole de Socrate demeure toujours vive et libératrice, quand celle de ses accusateurs s'efface, frappée d'inanité. [...]
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