« Bacon a puissamment contribué à débarrasser les sciences de l'obscurité dont les avaient entourées le Moyen Age, et à les pousser dans une voie nouvelle et lumineuse. » Claude Bernard.
Francis Bacon s'est voulu et proclamé un réformateur des sciences. Dans son Novum Organum (1620) dont ce texte est extrait, il expose les conséquences méthodologiques de la réorientation du savoir qu'il cherche à promouvoir et débusque les « idoles » qui font obstacle à la production de connaissances réelles.
Trois aspects majeurs de sa thèse transparaissent dans cet extrait.
Tout d'abord le premier présupposé de son raisonnement : La transcendance de la nature à l'homme.
Ensuite, celui de la critique radicale des méthodes scientifiques employées à son époque.
Enfin, une identification des limites du raisonnement scientifique contemporain dans la vision ultérieure d'une profonde réforme.
Nous verrons en dernier lieu les limites de sa thèse.
[...] Aphorismes sur l'interprétation de la nature et le règne de l'homme de Francis Bacon Introduction Bacon a puissamment contribué à débarrasser les sciences de l'obscurité dont les avaient entourées le Moyen Age, et à les pousser dans une voie nouvelle et lumineuse. Claude Bernard. Francis Bacon s'est voulu et proclamé un réformateur des sciences. Dans son Novum Organum (1620) dont ce texte est extrait, il expose les conséquences méthodologiques de la réorientation du savoir qu'il cherche à promouvoir et débusque les idoles qui font obstacle à la production de connaissances réelles. [...]
[...] En effet, celui-ci se compose de propositions, les propositions de termes ; les termes n'ont autre valeur que celle des notions (aphorisme 14) Or ces notions étant floues et trop abstraites, ne permettent pas d'obtenir une rigueur suffisante pour établir des axiomes. Bacon n'y voit qu'une seule alternative : nous n'avons donc plus d'espoir que dans une véritable induction. Le manque de démonstration concernant ce principe d'induction constitue une des limites de sa thèse, que nous allons dégager dans cette dernière partie. Les limites d'une thèse inachevée Si Bacon opère une critique radicale des sciences au terme du Moyen Age, sa thèse, qui n'est pas entièrement novatrice, reste inachevée. [...]
[...] Mais l'homme est aussi interprète de la nature, d'où l'idée qu'elle le dépasse et qu'elle n'est accessible à l'esprit humain que par le biais d'interprétation, et non de compréhension. Cette idée est reprise dans le quatrième aphorisme, lorsque Bacon parle d' opérations secrètes de la nature puis dans l'aphorisme 10 : la nature est bien autrement subtile que nos sens et notre esprit Cette subtilité souligne la différence de nature ( justement et non plus de qualité, entre la Nature et l'entendement humain, et définit un rapport d'un second ordre entre la nature et l'homme. [...]
[...] Car si il opère en premier lieu une critique radicale, pouvant paraître très pessimiste des méthodes scientifiques, c'est dans la vision d'une future réforme profonde dont il suggère les premiers principes. Identifier les obstacles et promouvoir une réforme scientifique Si la partie précédente peut laisser transparaître un certain pessimisme de Bacon vis-à-vis de son époque, il est nécessaire de relever les réserves temporelle qu'il ajoute à chacune de ses critiques : au point où en sont les choses (aphorisme par des moyens entièrement inusités jusqu'ici ; les sciences que nous possédons aujourd'hui (aphorisme telles qu'elles sont maintenant ; la logique que nous avons aujourd'hui (aphorisme 11) Ainsi, Bacon ne fait pas que dénoncer l'état actuel des choses, il débusque aussi les problèmes majeurs qui, pour lui sont à l'origine d'une stagnation du savoir, et propose des solutions. [...]
[...] Bacon répertorie même tous ceux qui [ ] se mêlent d'opérations naturelles : ce sont le mécanicien, le médecin, le mathématicien, l'alchimiste et le magicien (aphorisme Tous les domaines de la science sont ainsi définis, séparés et répertoriés : la mécanique (ou physique), la médecine, les mathématiques, la chimie et la magie. Mais, affirmée de façon directe et sans aucun exemple ou argument à l'appui, s'ensuit une critique sévère des scientifiques : avec des efforts bien légers et un succès médiocre (aphorisme Cette critique est reprise tout au long des aphorismes dans lesquels Bacon dénonce le peu d'expériences concrètes sur lesquelles on se base pour mettre en place des techniques industrielles, aussi bien que théoriques. [...]
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