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En 2004, Alain Renaut publie La fin de l'autorité dans un contexte ou la question de l'autorité fait un retour remarqué dans le discours politique, médiatique et même artistique - cf. par exemple les prises de position du ministre de l'éducation nationale de l'époque, Luc Ferry
Dans cet ouvrage ; Alain Renaut se propose de retracer l'évolution du concept en préférant voir dans sa disparition, non pas la fin de la civilisation, mais au contraire un progrès. A cet égard, Renaut se place en marge des défenseurs traditionnels de l'autorité qui se lamentent de sa disparition. En effet, le philosophe perçoit la société comme étant entraînée dans une dynamique irréversible et illimitée de démocratisation, guidée par les notions de liberté, d'égalité héritées des Lumières et de la Révolution française. Le philosophe part de l'idée que le discours réactif conduit à une impasse à partir du moment ou les principes d'égalité et de liberté sont posés comme constituant le socle fondamental de notre société. Tout être humain devant être traité comme un semblable, un égal, nous ne pouvons plus dès lors nous fonder sur la nature pour expliquer nos différences. Ces convictions ont transformé au fur et à mesure nos relations humaines dans la cité et atteignent aujourd'hui des institutions telles que la famille ou l'école. Les sociétés démocratiques se voient donc dans l'obligation de réinventer la manière dont s'exerce l'autorité en leur sein, c'est-à-dire de « renouveler toutes les relations d'autorité en faisant apparaître qu'aucun pouvoir ne se peut légitimement exercer, désormais, sans se soucier d'obtenir d'une manière ou d'une autre, l'adhésion de ceux sur qui il s'exerce ».
Alain Renaut décline son analyse des relations d'autorité aujourd'hui dans quatre champs sociaux distincts : le domaine politique, le domaine éducatif, le domaine judiciaire et le domaine médical (...)
[...] On est loin du supplice subi par Damiens en 1757 tel que décrit par Michel Foucault dans le premier chapitre de Surveiller et punir. Ce qui se passe en matière d'autorité judiciaire se retrouve en matière de pratique éducative. Les châtiments corporels ainsi que le dressage de l'enfant n'ont plus lieu d'être, l'enfant étant devenu, comme tous les autres êtres humains, un sujet de droit. Le philosophe propose alors trois pistes de réflexion. Tout d'abord, Renaut propose d'envisager la peine, non pas comme un moyen de faire souffrir et de faire payer le crime mais comme un facteur d'humanisation Selon lui, la peine doit recréer chez le délinquant une volonté responsable, signe de son humanité. [...]
[...] Citations En même temps que de nostalgies à l'égard d'un passé d'autant plus enjolivé qu'il s'éloigne de nous. Corrélativement, jamais non plus la figure de l'enfance n'est apparue aussi énigmatique : entre l'enfant maltraité et sacralisé, comment nous forger de l'enfant contemporain une représentation qui nous épargnerait désormais aussi bien les aberrations du passé que certains excès du présent. A quelles conditions l'on peut punir sans porter atteinte à la dignité de celui que l'on punit. Dans un cas, cette atteinte commence quand on inclut dans la peine une souffrance inutile aux effets recherchés. [...]
[...] Cette réflexion autour de la peine est déjà l'objet d'étude de Michel Foucault dans Surveiller et punir (1975). Alain Renaut en propose une autre lecture. Dans un premier temps, Alain Renaut insiste sur le fait que le pouvoir de punir est restreint à l'humain. Les célèbres procès faits aux animaux à l'occasion des dégâts occasionnés par eux n'existent plus. Cela est dû à l'introduction à l'âge démocratique de la distinction entre l'homme qui est un être libre et l'animal qui est un être naturel. A partir de là, corrélativement, la peine se transforme par un travail d'humanisation. [...]
[...] Les sociétés démocratiques se voient donc dans l'obligation de réinventer la manière dont s'exerce l'autorité en leur sein, c'est-à-dire de renouveler toutes les relations d'autorité en faisant apparaître qu'aucun pouvoir ne se peut légitimement exercer, désormais, sans se soucier d'obtenir d'une manière ou d'une autre, l'adhésion de ceux sur qui il s'exerce Alain Renaut décline son analyse des relations d'autorité aujourd'hui dans quatre champs sociaux distincts : le domaine politique, le domaine éducatif, le domaine judiciaire et le domaine médical. Gouverner L'auteur s'intéresse au problème du désintérêt des citoyens pour la politique. Selon Alain Renaut, en la matière, deux figures de l'autorité subsistent : les experts et les leaders. Les experts sont essentiels en raison de leurs connaissances car ils apparaissent les seuls capables d'appréhender les problèmes inhérents à la société contemporaine et peuvent ainsi proposer des solutions adéquates. [...]
[...] L'ouvrage En 2004, Alain Renaut publie La fin de l'autorité dans un contexte ou la question de l'autorité fait un retour remarqué dans le discours politique, médiatique et même artistique cf. par exemple les prises de position du ministre de l'éducation nationale de l'époque, Luc Ferry Dans cet ouvrage; Alain Renaut se propose de retracer l'évolution du concept en préférant voir dans sa disparition, non pas la fin de la civilisation, mais au contraire un progrès. A cet égard, Renaut se place en marge des défenseurs traditionnels de l'autorité qui se lamentent de sa disparition. [...]
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