2005, Theories of institutional design, Social traps and the problem of trust, Bo Rothstein, analyse épistémologique, science politique, Platon, Aristote, Montesquieu, Durkheim
Cette analyse épistémologique s'appuie sur la grille d'analyse mise à disposition aux pages 13 à 55 du Chapitre I, "Épistémologues de la science politique, à vos marques !", du livre "Épistémologie de la science politique".
Il s'agit d'une analyse épistémologique rédigée en français à partir d'un texte en anglais (Theories of institutional design, Social traps and the problem of trust de Bo Rothstein). Il permet de dégager les postulats de l'ouvrage, d'en montrer l'articulation logique (ou non), puis d'en évaluer les qualités de simplicité, de pertinence, de fécondité, de vérifiabilité et de prédictibilité, qualités généralement reconnues au discours dit scientifique.
[...] A la fin de la seconde guerre mondiale, la science politique était essentiellement normative, et leurs considérations relevaient de « ce qui devait être », sans analyser les mécanismes sociaux et politiques. Aujourd'hui, en répondant aux « pourquoi ? », on dépasse la description pour aboutir à une explication, qui s'appuie sur un raisonnement et une analyse logique. Cet accent sur l'explication correspond à une grande rigueur dans la méthode, et celle-ci contribue à un affermissement du caractère scientifique des études. En politique comparée, on recherche actuellement à comparer des pays qui se ressemblent le plus, afin d'identifier une variable explicative et indépendante. [...]
[...] Il donne l'exemple des pays scandinaves, où le niveau de confiance sociale est aussi élevé que le taux d'imposition, sans toutefois nuire à leurs économies et à leur productivité. Il en appelle ainsi à la responsabilité de chacun de choisir son camp. Rothstein utilise le terme de piège social pour caractériser une situation où la confiance sociale est faible, les inégalités élevées, la population au courant de ce qu'il faudrait faire pour redresser cette situation, mais, la confiance est trop faible pour bouger. [...]
[...] Ainsi, lorsqu'un écart se profile entre ce qui est prévu par la théorie et la pratique, on admet qu'un phénomène psychologique est intervenu at a influencé la décision. Autrement dit, la théorie des jeux permet de schématiser des situations complexes en transformant une réalité nuancée en un problème de logique mathématique, plus facile à analyser, technique éprouvée par la professeur Rothstein. Les postulats étant dégagés, il nous faut en vérifier les qualités de discours scientifique. Dans leur ouvrage « La société de la défiance » Yann Algan et Pierre Cahuc démontrent comment la France est prise au piège du « cercle vicieux de la défiance ». [...]
[...] La pensée analytique du professeur Rothstein a dépassé les analyses déterministes pour s'attacher aux rôles des institutions dans les processus de transition entre des situations de forte confiance et des situations de faible confiance, afin de rechercher une réponse significative dans la combinaison de concepts différents. Rothstein et son collègue Lindbom ont travaillé sur le concept d'état providence, en particulier sur le modèle suédois, les fruits de leurs travaux font état des qualités de résilience que l'état providence suédois a démontré face à la mondialisation. [...]
[...] Bien plus près de nous, Le professeur Rothstein nous révèle dans ses ouvrages, en particulier dans « Social traps and the problem of trust », ce petit quelque chose qui nous fait défaut, sur lequel s'appuie son analyse. Doctrine des fondements et des méthodes, l'épistémologie se concentre sur la connaissance scientifique, elle en analyse les critères qui la justifient, en tenant compte des circonstances historiques et sociologiques, elle apparait comme l'outil privilégié. D'autre part, la science politique n'échappe pas au questionnement épistémologique, de par sa nature et son histoire. [...]
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