Commentaire de texte : Rousseau, du contrat social, livre 3, chapitre 1er.
[...] Ainsi « le corps politique » qui a les « mêmes mobiles » que le fonctionnement du corps humain rejoint les idées des philosophes grecs dont Platon, qui y voyait dans l'idéal d'une Cité bien organisée la correspondance avec le fonctionnement du corps humain où les différentes parties du corps incarne une fonction propre mais indispensable au Tout. De même, plus proche de Rousseau, Hobbes dans le Léviathan (1651), définit sa théorie contractualiste et plus particulièrement la figure du Léviathan comme un être politique incarnant la souveraineté et fonctionnant comme un corps humain. Dans cette tradition, Rousseau reprend donc la comparaison entre le fonctionnement politique et celui de l'homme. [...]
[...] Plus précisément, à la lecture de ce passage, Rousseau distingue deux puissances : une puissance législative l'autre exécutrice. Cette distinction n'est pas sans poser quelques difficultés car dès lors, comment le philosophe genevois parvient-il à sélectionner des critères de distinctions pour identifier ces deux types de force ? Doivent-elles être par ailleurs complémentaires ou ne poursuivre séparément leur but afin de préserver les intérêts de Tous ? La compréhension du fonctionnement de la Société sur le plan politique s'interprète, à l'image du corps humain, comme une volonté morale ou puissance législative qui oriente les choix et une puissance physique qui exécute (Partie I). [...]
[...] L'agent s'assure donc de la transmission de la volonté. De ces éléments, Rousseau permet d'établir une véritable théorie politique dans laquelle le gouvernement de l'État amène à distinguer le Souverain (peuple) et le Prince (agent). L'idéal en termes de régime politique du philosophe prend la forme d'une « République », à savoir un Etat régi par les lois comme il le précise au livre II du Contrat Social. De la volonté générale vont naître des lois qu'il reviendra à l'État de faire appliquer. [...]
[...] Quand je marche vers un objet, il faut premièrement que j'y veuille aller ; en second lieu, que mes pieds m'y portent. Qu'un paralytique veuille courir, qu'un homme agile ne le veuille pas, tous deux resteront en place. Le corps politique a les mêmes mobiles ; on y distingue de même la force et la volonté, celle-ci sous le nom de puissance législative, l'autre sous le nom de puissance exécutive. Rien ne s'y fait ou ne s'y doit faire sans leur concours. [ . [...]
[...] La volonté se place donc sur le plan de l'esprit ou de l'âme dans une perspective morale à savoir la poursuite des intérêts communs. Mais cet esprit de volonté serait sans effets concrets sur le plan politique s'il n'existait pas une autre force non plus spirituelle, mais physique pour agir directement sur le réel. Pour illustrer ces propos, Rousseau utilise cet exemple marquant : « Qu'un paralytique veuille courir, qu'un homme agile ne le veuille pas, tous deux resteront en place » Pour donner plus de de réalités à ces propos, Rousseau établit une comparaison ente un homme ayant la volonté de courir mais privé de force physique, et de l'autre un homme physiquement apte mais dénué de toute volonté de le faire. [...]
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