Le régime mixte est une théorie qui a été développée ou au moins évoquée par tous les penseurs politiques importants. C'est donc presque un lieu commun de la pensée politique. Le problème que cela pose est celui de la définition du terme « régime mixte ». Ce mot peut regrouper des réalités aussi différentes que la politeia d'Aristote et la Vè république de De Gaulle. Il convient donc de définir ce que l'on veut dire quand on dit « régime mixte » avant d'en parler. Une classification des régimes, quelle que soit l'époque de son auteur, définit trois grandes sortes de pouvoir : le gouvernement d'un seul, le gouvernement d'un petit nombre, et le gouvernement de tous. A partir de là, et en restant dans un ordre d'idée très général pour n'exclure aucun des théoriciens du régime mixte, on peut donner comme définition à celui-ci « le partage du pouvoir entre au moins deux des trois grandes classes de gouvernement ». Les principaux théoriciens de ce régime mixte sont Aristote, Polybe, Cicéron, Saint Thomas, Montesquieu, Seyssel… Une fois défini vaguement le régime mixte, il faut se poser la question du bon régime. Y a-t-il un régime qui soit bon en tout temps et en tout lieu et pour toutes les cités ? Ou bien il y a un bon régime par cité qui peut différer en fonction des cités. Il faut distinguer ici, comme le font parfois les penseurs politiques, l'ordre de la théorie de l'ordre de la pratique. Etant entendu que la politique est une science pratique, la recherche théorique du bon régime est complètement inutile. Si l'on se place dans l'ordre théorique comme Platon, il paraît évident qu'il y a un bon régime. En effet, tous les hommes de la Terre appartiennent à la même nature, donc recherchent les mêmes fins, et par conséquent peuvent être gouvernés de la même façon si la politique est la science de l'unification des fins des hommes de la cité. Si l'on se place dans une perspective pratique, il n'y a pas de bon régime en soi, il y a un bon régime relativement au peuple sur lequel il s'applique. L'observation de la réalité que fait Aristote par exemple permet de déceler chez les hommes des objectifs bien différents donc des façons d'agir bien différentes d'un peuple à l'autre. Par exemple un peuple de tradition guerrière et nomade ne sera pas gouverné de la même façon qu'un peuple de tradition cultivatrice et sédentaire. Ainsi si l'on se place dans l'ordre de la théorie il y un bon régime en soi. Dans une perspective pratique il y a un bon régime relativement au peuple sur lequel il s'exerce. Ce qui est certain, et qui n'est pas discuté, c'est qu'il y a un bon régime. Quel est le critère de ce bon régime ? La fin du régime va déterminer s'il est bon ou mauvais. Ce qui est admis par tous, c'est qu'un bon régime a pour fin le bien commun.
Le problème qui se pose maintenant est celui de savoir si le régime mixte est un bon régime en soi et/ou relativement à la cité dans laquelle il a cours. Ainsi on doit se demander si le régime mixte est du domaine du pratique ou bien du théorique. Plus simplement, le bon régime est-il applicable ou non ?
Nous verrons donc tout d'abord la conception théorique du régime mixte, ensuite son application pratique.
[...] Cela veut implicitement dire qu'ils considèrent le régime mixte comme le meilleur régime, puisqu'ils essaient de calquer Rome dessus. Les régimes tempérés En observant l'Histoire, on se rend compte que le régime mixte n'a jamais existé dans la pratique. Cela serait d'ailleurs bien étonnant étant donné que ce type de gouvernement est un régime idéal. Dans la réalité, ce que nous voyons bien souvent ce sont des régimes tempérés. Les régimes tempérés sont en quelque sorte la face pratique des régimes mixtes, qui eux sont théoriques. [...]
[...] Mais la mixité n'est pas bonne en soi. Car dit Aristote Il ne se peut pas que des pires régimes (la tyrannie et la démocratie) naisse le meilleur. Ainsi elle permet un bien plus grand, c'est théoriquement le régime le moins pire. Selon Saint Thomas Dans son De regno, Saint Thomas d'Aquin développe également une sorte de régime mixte théorique. Celui-ci s'inspire largement de la politeia d'Aristote. Toutefois s'ajoute au mélange de démocratie et d'aristocratie l'apport de la monarchie sous laquelle vit l'auteur. [...]
[...] Et pour parler desdits freins par lesquels la puissance des rois de France est réglée, j'en trouve trois principaux ; le premier est la religion, le second la justice et le tiers la justice. Seyssel. Ainsi dans la réalité, les régimes tempérés sont les images des régimes mixtes, qui n'existent pas du point de vue de la pratique. [...]
[...] Plus simplement, le bon régime est-il applicable ou non ? Nous verrons donc tout d'abord la conception théorique du régime mixte, ensuite son application pratique. Le régime mixte théorique Certains théoriciens du régime mixte développent sciemment une conception intellectuelle du régime mixte. Cela ne veut pas dire que cette construction spéculative soit inapplicable, mais cela signifie que ce n'est pas vu comme le meilleur régime en tout temps, en tout lieu et pour tous les peuples. Il y a deux principaux régimes mixtes purement théoriques, celui d'Aristote et celui de Saint Thomas. [...]
[...] Le régime mixte est-il le meilleur régime possible ? Le régime mixte est une théorie qui a été développée ou au moins évoquée par tous les penseurs politiques importants. C'est donc presque un lieu commun de la pensée politique. Le problème que cela pose est celui de la définition du terme régime mixte Ce mot peut regrouper des réalités aussi différentes que la politeia d'Aristote et la V république de De Gaulle. Il convient donc de définir ce que l'on veut dire quand on dit régime mixte avant d'en parler. [...]
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