Analyse corpus de textes : l'ethique des affaires et la valse des ethiques.
[...] L'éthique est pour lui la définition de ce qui est bien et de ce qui est mal, et parler d'éthique des affaires revient à étendre aux affaires ce qui demeure l'objet d'un choix personnel. Mais ce choix est celui d'entrepreneurs, qui l'imposent ensuite à leurs salariés. Les entrepreneurs n'ont d'autre légitimité pour proposer une éthique des affaires que la position de domination dans laquelle ils sont placés par rapport à leurs salariés. Cependant, cette critique, contestant la possibilité même de l'existence d'une éthique des affaires, ne permet pas d'avancée dans le jugement de l'action des entrepreneurs. [...]
[...] L'éthique paye, mais pas au sens où elle contribue à l'asservissement des employés. Au contraire, l'éthique des affaires s'ancre dans les relations entre les employés eux-mêmes, entre les employés et les dirigeants, et dans la vision de l'économie développée par ces derniers. Elle est donc multiple par ses objets, et sa condition de possibilité réside dans le double refus d'un libéralisme débridé et d'une pensée critique lui déniant toute légitimité au nom de la dénonciation de la domination de classe. [...]
[...] Cependant, cette compréhension de l'économie occulte le rôle de valeurs éthiques dans le fonctionnement du marché. Ainsi, la confiance, indispensable à un échange dont les parties seraient chacune gagnantes, implique que les entrepreneurs n'aient pas seulement en vue leur intérêt propre, mais également celui de leur partenaire. Seulement, la prégnance de l'école économique néo- classique et de l'utilitarisme qui la sous-tend empêche le développement et l'enseignement de l'éthique des affaires. Il s'agit par conséquent non de rejeter la théorie économique, mais de laisser une place à la réflexion éthique qui éclaire les enjeux sociaux de l'économie tout en pouvant mener à une plus grande efficacité. [...]
[...] C'est pourquoi elle est, comme la religion pour Marx, un opium du peuple : elle rend l'employé aveugle à sa situation de dominé et à la violence qui est exercée contre lui. Ainsi, elle fonctionne comme une idéologie, dont la finalité est de légitimer une relation de domination afin de la faire accepter par tous. Elle fait croire que les entreprises peuvent avoir une âme, et se soucier du bien-être de leurs employés, alors qu'elles ne sont que le lieu de la domination de classe. 2.Les deux auteurs développent des visions opposées du rôle de l'éthique des affaires. [...]
[...] Pour les uns, il s'oppose à la libération des ouvriers et prolonge le système capitaliste. Pour les autres, il constitue une entrave au libre marché. Cependant, l'éthique des affaires cherche à imposer aux acteurs une éthique, qui, contrairement à celle du paternalisme, ne repose pas sur la conscience personnelle ni sur la reconnaissance personnelle. Elle s'impose de l'extérieur, et est souvent abstraite, ne tenant pas compte de la particularité de chaque situation. Elle juge de haut. On peut se demander qui, dans une société, a la légitimité pour créer, puis imposer, des valeurs éthiques. [...]
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