Ce document est une analyse sémiologique du mythe de Sisyphe, complète et intégralement rédigée.
Nous nous focaliserons sur la faute commise par Sisyphe qui donna forme au mythe que nous connaissons et avons choisi d'étudier aujourd'hui : il déjoua la mort. Puni par Zeus pour avoir révélé des informations secrètes à Asopos, le dieu-fleuve, Sisyphe fit face au dieu de la mort et fils de la nuit, Thanatos, et parvint à le duper en lui montrant une de ses inventions — des menottes — avant de l'enchainer.
[...] Il supplante son père, mais plus encore : ce père, Sisyphe, est condamné. La revanche sur le mâle dominant par la femme est effective par un système de justice spécifique c'est notamment ainsi que Jean d'Ormesson évoque le mythe de Sisyphe. Ce serait, selon lui, une métaphore du devoir et de la justice parfaite. Conclusion En conclusion, notre opinion rejoint principalement ce qu'Albert Camus mit en mots dans le mythe de Sisyphe : la condition absurde de l'homme, mais surtout, sa capacité à espérer et à pousser toujours plus loin les limites de son existence. [...]
[...] Si l'on pense à Sisyphe, on pense également au mythe de Tantale, roi de Phrygie et fils de Zeus. Mortel considéré supérieur parmi les autres, extrêmement riche, Tantale était régulièrement invité aux banquets ayant lieu sur l'Olympe. Les Dieux vinrent dîner chez lui et pour les satisfaire, Tantale dût égorger son fils Pélops et le cuisiner afin de les nourrir car une terrible famine ravageait la région. Les Dieux ne furent pas dupes ; dans une terrible colère, ils ramenèrent Pélops à la vie et décidèrent du châtiment adapté pour Tantale, châtiment communément appelé « Supplice de Tantale ». [...]
[...] Zeus s'aperçut que la mort ne prenait plus personne et envoya Arès, son fils et dieu de la guerre, délivrer Thanatos pour rétablir l'ordre conventionnel du monde mais également pour envoyer Sisyphe aux Enfers. Une fois de plus, Sisyphe déjoua le destin qui lui était promis : ayant convaincu sa femme de ne pas lui préparer de funérailles, il réussit à convaincre Hadès, dieu des Enfers, de le laisser repartir pour régler cela. Cependant, une fois revenu à Corinthe, il ne retourna pas aux Enfers, dupant une fois encore la mort. Thanatos revient alors le chercher de force et Sisyphe subit la colère des Dieux. [...]
[...] P lus encore, Jung explicite cette idée de par le processus d'individuation de Sisyphe : en effet, ce dernier veut défier la mort et est pris à son propre jeu en faisant preuve d'un excès d'hybris. Sa persona se distingue dans son illusion de grandeur qui n'est, au final, qu'un artifice. La voie de l'individuation dont parle Jung vise à libérer le Soi : par conséquent, cela revient à libérer Sisyphe de sa démesure en se réalisant Soi-même. Rouler la pierre éternellement serait ainsi une leçon d'humilité, un travail de l'ego et du Moi pour écraser la persona qui a conduit à l'hybris. [...]
[...] » La figure de la résilience émerge : Sisyphe se sait condamner à répéter la même tâche, mais il a cependant une emprise sur sa tragédie ; la façon dont il ressort de son épreuve chaque jour le rend plus humain, plus grand et mature. P ar ailleurs, il convient, selon nous, de nous pencher sur un aspect de Sisyphe dont nous avons parlé en introduction : le viol punitif d'Anticlée. En effet, il est aisé de rattacher cet événement à ce dont Freud parle dans Totem et tabou : le viol d'Anticlée par Sisyphe renvoie au meurtre du mâle dominant cité par Freud ; et de ce viol naît Ulysse, connu dans l'Odyssée d'Homère pour ses exploits. [...]
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