Il s'agit d'une synthèse de philosophie moderne ayant pour objet d'étude « le Monde selon René Descartes ».
Il s'agit d'un document particulièrement clair et bien construit.
Vous trouverez un extrait de cette synthèse.
Extrait :
[…]
L'étude de la lumière aura pour cadre l'un des Essais qui accompagnent le Discours de la méthode. L'étude des causes premières et des causes secondes du mouvement, soient les principes même de la communication du mouvement dans les corps, sera l'objet des Principes II, ainsi que de nombre de Lettres. La question du système du monde, enfin, occupera les troisième et quatrième parties des Principes. On le comprend, à l'annonce de la condamnation de Galilée, Descartes n'est pas seulement contraint de différer la publication d'un texte, il doit aussi en dissocier le contenu, ce qui se marque tout autant par une publication formellement séparée que par le travail conceptuel qui va consister à fonder en raison chaque partie ainsi désunie : le lien conceptuel entre la physique et la cosmologie, si présent dans le texte de Galilée, ne peut plus être pensé de la même manière après 1633. […]
[...] Philosophie moderne Le Monde selon Descartes En avril 1632, Descartes est sur le point de publier le Monde. La condamnation de Galilée, qui intervient l'année suivante, le pousse dès novembre 1633 à s'interroger, puis à renoncer à la publication de son livre. Lettre de Descartes à Mersenne de fin novembre 1633 : En effet je m'étais proposé de vous envoyer mon Monde pour ces étrennes, et il n'y a pas plus de quinze jours que j'étais encore tout résolu de vous en envoyer au moins une partie, si le tout ne pouvait être transcrit en ce temps-là; mais je vous dirai, que m'étant fait enquérir ces jours à Leyde et à Amsterdam, si le Système du Monde de Galilée n'y était point, à cause qu'il me semblait avoir appris qu'il avait été imprimé en Italie l'année passée, on m'a mandé qu'il était vrai qu'il avait été imprimé, mais que tous les exemplaires en avaient été brûlés à Rome au même temps, et lui condamné à quelque amende: ce qui m'a si fort étonné, que je me suis quasi résolu de brûler tous mes papiers, ou du moins de ne les laisser voir à personne. [...]
[...] Mais le desir d'apprendre de plus en plus, et l'espérance de découvrir de jour en jour quelque chose de nouveau l'empêchérent de finir pour pâques : et il manda au P Mersenne, que s'il différoit à acquiter de sa dette, étoit avec intention de lui en payer l'intérêt. Ce qui le retarda fut la délibération de sçavoir il y décriroit la maniére dont se fait la génération des animaux. Il se résolut enfin de n'en rien faire, parce que cela le tiendroit trop longtêms." Que le traité du Monde s'étende jusqu'aux animaux et à leur génération est une indication assez forte de l'ambition qui est encore celle de Descartes au moment d'achever l'écriture du Monde. [...]
[...] Descartes conçoit donc son livre comme un exposé qui va bien au-delà de l'hypothèse copernicienne : il y sera question de la nature même du Monde, à travers l'examen de questions qui seront ensuite réparties sur plusieurs autres ouvrages : les principes des substances (choses) corporelles est repris en Principes de la philosophie, II. L'étude de la lumière aura pour cadre l'un des Essais qui accompagnent le Discours de la méthode. L'étude des causes premières et des causes secondes du mouvement, soient les principes même de la communication du mouvement dans les corps, sera l'objet des Principes II, ainsi que de nombre de Lettres. La question du système du monde, enfin, occupera les troisième et quatrième parties des Principes. [...]
[...] Cette condamnation lui semble un motif d'étonnement dans la mesure où le mouvement de la terre, semble publiquement enseigné sans que les autorités y aient trouvé, à Rome même, matière à polémique. L'établissement du mouvement de la Terre est alors rattaché de manière organique à la matière même du traité de Descartes, sans qu'il soit encore possible de statuer précisément sur le statut de cet établissement : "et je confesse que s'il est faux, tous les fondements de ma philosophie le sont aussi, car il se démontre par eux évidemment. [...]
[...] On le comprend, à l'annonce de la condamnation de Galilée, Descartes n'est pas seulement contraint de différer la publication d'un texte, il doit aussi en dissocier le contenu, ce qui se marque tout autant par une publication formellement séparée que par le travail conceptuel qui va consister à fonder en raison chaque partie ainsi désunie : le lien conceptuel entre la physique et la cosmologie, si présent dans le texte de Galilée, ne peut plus être pensé de la même manière après 1633. [...]
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