Ce document une fine analyse philosophique du film : "Spider" de David Cronenberg, 2002.
Voici son plan :
I. La signification du surnom « Spider »
II. La symbolique du vide, reflet de l'inconscient dépouillé du héros
III. Le meurtre de la mère
[...] Le héros est ainsi campé comme incapable de contacter « l'autre », qu'il s'agisse de lui-même ou des autres. Il est ainsi montré marmonnant des paroles insensées et inaudibles, où l'on parvient simplement à discerner le mot « maman ». De même, Spider ne communique pas avec les autres, exceptés de rares mots avec un co-pensionnaire. Le meurtre de la mère Outre la confusion entre Spider et sa mère, le film brosse également la confusion entre la prostituée et la mère, la première devenant le double de la seconde. [...]
[...] C'est encore les murs vides de la ville avec des fenêtres aveugles qui mirrorisent le vide intérieur du héros. Le spectateur peut ainsi s'interroger sur la capacité du héros à interagir avec les autres, lorsqu'il est lui-même incapable de renouer avec les couches de sa propre personnalité. Tout comme la toile de l'araignée déstructure l'antre de l'arachnide, les fractures traumatiques du héros éclate son inconscient en trop d'éclats pour que ceux-ci construisent une personnalité avec un passé, un présent et un avenir. [...]
[...] Outre ce que peut sous-entendre le délire de Spider adulte sur les évènements passés de Spider enfant, le délire présent nous instruit sur la psyché présente de l'adulte. Ainsi, le délire présent reflète l'inconscient de Spider par rapport à la tenancière de la pension, seule femme dans l'univers présent du héros, et cristallisant ses pulsions érotiques, agressives et incestueuses. Ainsi, la duplication entre la mère et la prostituée peut trouver une explication par le double regard de l'enfant qui devient adulte : la mère incarne la tendresse du fils, tandis que la prostituée cristallise le refoulement et le clivage. [...]
[...] L'Inconscient Spider est un film réalisé par David Cronenberg et produit en 2001. Il relate le transfert d'un jeune homme surnommé Spider après plusieurs années en hôpital psychiatrique dans un foyer de réinsertion dans un quartier de Londres-est. C'est cependant à seulement quelques rues du foyer que Spider a était témoin du meurtre de sa mère par son père aux fins de prendre comme compagne à sa place une prostituée. La signification du surnom « Spider » Le film est lourd de symbolisme, et l'un des principaux est notamment le surnom du héros. [...]
[...] La mégère tenant le foyer dans lequel vit Spider se confond avec le souvenir de sa femme, en tuant sa mère dans son souvenir, la réminiscence devient second meurtre. Le film suggère que Spider aurait réellement tué sa mère. C'est là que le film touche le plus au freudien au travers de ce complexe d'Œdipe qui aboutit au meurtre du double, ici la mère et non le père contrairement au mythe grec. Par un matricide délirant revécu au travers du délire de la réminiscence, Spider cherche à devenir homme et adulte. Pour Freud, tout délire renvoie à une réalité historique, que celle-ci soit plus ou moins déformée. [...]
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