On peut définir le corps comme la partie matérielle d'un être animé. Tenter de comprendre ce qu'est le corps revient à assimiler le corps à certaines notions.
Une machine peut être comprise comme un ensemble de mécanismes, d'éléments plus ou moins complexes, combinés, destinés à produire un effet à partir d'une impulsion initiale. Peut-on concevoir le corps « comme » (la comparaison est différente de l'identification à une machine, et quels sont les enjeux de cette théorie ? L'organisme renvoie, quant à lui, à l'ensemble des organes constituant un être vivant, ou plus généralement, à un tout unifié auquel sont subordonnées des parties, associées entre elles. Est-il possible de penser le corps en tant qu'organisme seul ?
Les enjeux de telles considérations, à savoir associer le corps à une machine ou à un organisme, ne sont pas négligeables : peut-être ne faut-il pas vouloir considérer uniquement le corps comme l'un ou l'autre, car des risques ou des déviances peuvent survenir.
[...] Dans son sens figuré, on parle parfois de machine pour qualifier un être vivant qui agit de façon purement mécanique, sans l'intervention d'un principe irréductible aux lois de la mécanique. Familièrement, on utilise le terme de machine pour parler de l'organisme (une personne dont l'action est automatique, et qui semble dénuée de sentiments, de qualités humaines). Descartes a traité de ces considérations. Il ne considère pas que le corps est une machine, mais plutôt comme une machine, ce qui est une nuance importante. Descartes conçoit un monde sans vide où règne la matière et considère le corps comme une substance étendue. [...]
[...] Pensons à un autre philosophe : Canguilhem, et son ouvrage, La Connaissance de la vie (1965). Canguilhem est à la fois médecin et philosophe. Il a étudié l'impact du statut accordé au rapport et son milieu sur l'évolution de la connaissance de la vie. Sa doctrine se nomme le vitalisme et représente l'explication du vivant par sa réduction aux propriétés physico-chimiques de la nature. Tout, pour lui, dans l'organisme, s'explique par la configuration de ses parties : il n'y pas d'intention cachée de la nature vivante, pas de force vitale ou d' âme qui expliqueraient les comportements observables du vivant. [...]
[...] Notons que la biologie s'est constituée après la physique et la chimie. Ce retard s'explique par des obstacles à vaincre (sur la dissection, ou l'intention jugée diabolique de vouloir percer les secrets de la Création) et des difficultés techniques mais aussi la présence de postulats philosophiques qui ont freiné la mise en place de cette attitude plus modestement expérimentale. L'organisme,en tout cas, est l'ensemble des organes constituant un être vivant, en tant que corps organisé doué d'autonomie. L'organisme peut renvoyer au corps biologique, donc à l'anatomie (la structure morphologique du corps humain) et être considéré comme l'objet du naturaliste. [...]
[...] L'homme est aliéné par la machine, dévoré par une existence machinale. Le machinisme ne semble pas libérer l'homme de la souffrance du travail : Charlot, dans Les Temps modernes, incarne bien ce genre de travailleur, et exprime le caractère répétitif, mécanique, de ces gestes. Le travail devient, en ce sens, la pratique humaine la moins intelligente Cette mécanisation intelligente se lie à l'essor de la production de masse : l'essence du travail humain se perd. Marx d'ailleurs, critique l'aliénation du travail, car sa signification authentique est dénaturée : il devrait une source de reconnaissance et d'accomplissement de soi. [...]
[...] Le travail est comme un appendice de la machine. Le travail perd son caractère humain, qui était sa valeur morale. On a vu que, dans un certain sens, il était possible de concevoir le corps comme machine Passons à une autre notion que l'on pourrait assimiler au corps : celle d'organisme. II- Un corps ou un organisme ? Corps biologique et vivant La biologie a depuis longtemps cherché à comprendre la structure et le fonctionnement des organismes. Le terme lui-même apparaît au début du 19ème siècle avec Lamarck. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture