Le but de la philosophie selon Epicure est d'être heureux, comme en atteste l'analogie à laquelle il procède en introduction…
[...] ligne 111), qui a donné par exemple le terme français d'autarcie. Selon Epicure, le bonheur consiste en l'absence de la sensation du manque, qu'il s'agisse des désirs liés aux corps ou de ceux liés à l'âme. Le terme "ataraxie" en effet signifie littéralement "absence de troubles" (le en grec étant un préfixe privatif). C'est la raison pour laquelle Epicure recommande, pour atteindre plus aisément l'absence du manque, de réduire nos besoins et d'adopter par conséquent une attitude de sobriété et de mesure, qui permet de ne pas ressentir le manque si l'abondance devait cesser : "ce n'est pas qu'il faille toujours vivre de peu, mais afin que, si l'abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons" (lignes 111-113, Lettre à Ménécée) En précisant que la recherche du plaisir n'est pas "une suite ininterrompue de jours passés à noire et à manger" ou à "jouir des jeunes garçons et des femmes" (lignes 134-136, Lettre à Ménécée), Epicure répond à ceux qui en resteraient à l'idée simpliste de la recherche du plaisir, sans comprendre que celle-ci s'inscrit dans une attitude plus générale visant à atteindre le repos de l'âme et du corps. [...]
[...] Les désirs naturels concernent la satisfaction du bonheur, "la tranquilité du corps" (ligne 78, Lettre à Ménécée) et la vie. Pour opérer un choix parmi ces désirs, Epicure affirme que les guides suivis doivent être la santé du corps et la satisfaction de l'esprit. Cette classification des désirs a pour objet de distinguer les désirs qui ne peuvent apporter la tranquillité de l'âme : ce sont les désirs "vains", au sens de vides. A l'inverse, donner la priorité à ceux susceptibles de combler des désirs raisonnables permet d'atteindre plus rapidement la vie bonne, c'est à dire l'état de plénitude que connaissent les dieux. [...]
[...] La prudence, (en grec "fronesis", cf note 6 de la ligne 142) correspond à la notion moderne de mesure, c'est-à-dire de tempérance, voire de sobriété. La vertu du sage épicurien est donc de savoir apprécier ce dont il jouit en se contentant de peu, car l'excès peut vite faire croire que tout ce qui n'est pas abondant est insuffisant A la fin de la lettre, Epicure résume les principes de la sagesse afin de montrer la cohérence des principes dont il a fait la liste. [...]
[...] C'est le sens de sa formule : "la mort n'a de rapport ni aux vivants, ni aux morts, puisqu'elle n'a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus" (lignes 49-50, Lettre à Ménécée). Cette indifférence a pour but de libérer le temps de la vie d'une angoisse qui n'a pas d'objet réel, et qui risque de faire vivre la vie un moment de souffrance et d'inquiétude dont la cause nous échappe. En soulignant que la mort constitue "de tous les maux celui qui nous donne le plus d'horreur" (ligne 46, Lettre à Ménécée), Epicure montre qu'elle constitue le plus grand risque pour l'homme de ne pas profiter du temps qu'il est en vie au motif que celui-ci peut cesser à tout instant C'est parce qu'elle n'admet pas d'autre substance que la matière que la philosophie épicurienne est une philosophie dite matérialiste. [...]
[...] C'est la raison pour laquelle Epicure affirme que la peur de la mort est une peur sans objet, dans la mesure où "tout bien ou tout mal réside dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité" (ligne 34-35, Lettre à Ménécée). Sans autre substance que la matière, la disparition de notre corps qui permet de sentir a pour conséquence notre disparition totale et définitive Dans sa Lettre à Ménécée, Epicure expose une conception du bien et du mal qui s'entendent en fonction du plaisir. Ainsi, à condition qu'il répond à un besoin, "tout plaisir ( . [...]
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