Analyse épistémologique rédigée en français de l'ouvrage "Social traps and the problem of trust" de Bo Rothstein
[...] A la fin de la seconde guerre mondiale, la science politique était essentiellement normative, et leurs considérations relevaient de « ce qui devait être », sans analyser les mécanismes sociaux et politiques. Aujourd'hui, en répondant aux « pourquoi ? », on dépasse la description pour aboutir à une explication, qui s'appuie sur un raisonnement et une analyse logique. Cet accent sur l'explication correspond à une grande rigueur dans la méthode, et celle-ci contribue à un affermissement du caractère scientifique des études. En politique comparée, on recherche actuellement à comparer des pays qui se ressemblent le plus, afin d'identifier une variable explicative et indépendante. [...]
[...] Il donne l'exemple des pays scandinaves, où le niveau de confiance sociale est aussi élevé que le taux d'imposition, sans toutefois nuire à leurs économies et à leur productivité. Il en appelle ainsi à la responsabilité de chacun de choisir son camp. Rothstein utilise le terme de piège social pour caractériser une situation où la confiance sociale est faible, les inégalités élevées, la population au courant de ce qu'il faudrait faire pour redresser cette situation, mais, la confiance est trop faible pour bouger. [...]
[...] Rothstein explique que les théories standard du choix rationnel ne peuvent pas fonctionner à cause du « piège social », les agents économiques font leur choix en fonction à la fois, de leur préférence, mais surtout de leur utilité, d'autant plus qu'il est difficile de choisir lorsque l'on ne connait pas le comportement des autres agents, d'où l'importance décisive de savoir si les autres vont coopérer ou pas. Pour lui, la variable stratégique qui permet d'éviter « le piège social », c'est le niveau de confiance dans le groupe. Il fait aussi allusion à la théorie des jeux, cet outil mathématique permet d'analyser les interactions stratégiques entre des individus qui présentent des intérêts divergents. [...]
[...] Ainsi, lorsqu'un écart se profile entre ce qui est prévu par la théorie et la pratique, on admet qu'un phénomène psychologique est intervenu at a influencé la décision. Autrement dit, la théorie des jeux permet de schématiser des situations complexes en transformant une réalité nuancée en un problème de logique mathématique, plus facile à analyser, technique éprouvée par la professeur Rothstein. Les postulats étant dégagés, il nous faut en vérifier les qualités de discours scientifique. Dans leur ouvrage « La société de la défiance » Yann Algan et Pierre Cahuc démontrent comment la France est prise au piège du « cercle vicieux de la défiance ». [...]
[...] Il fait le lien entre confiance politique et confiance sociale, en remarquant que lorsque la seconde est importante, la première en profite largement, au travers du bénéfice du doute. En effet, les citoyens confiants en leur avenir, conscients de leur possibilité d'être acteurs de leur vie, seront tentés d'intervenir pour modifier le cours des choses. Dans ce niveau de confiance élevé, la solidarité se manifeste, la notion de responsabilité mutuelle s'exprime par un véritable souci de l'autre. Nous évoluons en société, de ce fait, nous sommes réunis par le ciment relationnel. [...]
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