Le Crépuscule des idoles a été conçu par Nietzsche comme ouvrage-résumé de sa philosophie. Le présent extrait est une critique du fonctionnement et de la place des valeurs de la société moderne, c'est-à-dire celle de Nietzsche, de l'Empire allemand, de l'Europe des révolutions industrielles, et des démocraties. Il n'est pas une critique frontale, reprochant à la modernité ses vices selon des valeurs morales ou selon tout autre principe : mais une forme de critique généalogique, Nietzsche démontrant l'absurdité de l'existence des institutions à son époque, étant donné la mort de ce qui a fait que celles-ci furent créées.
L'enjeu du texte est double : d'une part il s'agit pour l'auteur de montrer que la cohérence de la réalité politique et sociale d'une société, de son système étatique et culturel, est reliée effectivement (de manière descriptive, et non pas moralement, c-à-d normative) aux instincts de l'espèce humaine, puisque la civilisation semble ici naître de ces instincts ; d'une autre, il s'agit de montrer comment, et avec quelle hypocrisie les anciennes mœurs subsistent de façon absurde dans une société moderne qu'il juge décadente.
[...] L'institution est la forme relativement rigide qui vise à organiser la société (soit sous des formes politiques et économiques, mais surtout sous la forme culturel et religieuse : traditionnelle) et au-delà de ceci, elle est une forme d'autorité : sa condition d'existence est toute justifiée dans la généalogie de Nietzsche, elle nécessite un instinct non pas mouvant et désirant de liberté, « mais une sorte de volonté, d'instinct, d'impératif, antilibéral jusqu'à la méchanceté : une volonté de tradition, d'autorité, de responsabilité, établie sur des siècles, de solidarité enchaînée à travers des siècles, dans le passé et dans l'avenir, in infinitum. [...]
[...] Nietzsche se sépare de toute critique opiniâtre sur la valeur des institutions, sur lesquelles « tout le monde est d'accord » (l.1, pour pouvoir trouver la véritable cause de ce problème. C'est par une généalogie de mœurs de la société que Nietzsche en vient à comparer les conséquences d'une société démocratiste (terme péjoratif utilisé expressément par N.) sur son adaptation aux institutions. La société moderne a un désir de liberté - de liberté à tout prix, elle se se fonde sur de nouvelles idées proprement moderne : progrès, démocratie, idiosyncrasie, accélération des modes de vies . [...]
[...] Le présent extrait est une critique du fonctionnement et de la place des valeurs de la société moderne, c'est-à-dire celle de Nietzsche, de l'Empire allemand, de l'Europe des révolutions industrielles, et des démocraties. Il n'est pas une critique frontale, reprochant à la modernité ses vices selon des valeurs morales ou selon tout autre principe : mais une forme de critique généalogique, Nietzsche démontrant l'absurdité de l'existence des institutions à son époque, étant donné la mort de ce qui a fait que celles-ci furent créées. [...]
[...] Le mariage n'a d'existence que le cadavre de ce qu'il était réellement (au sens nietzschéen du terme : c'est-à-dire pas factuellement mais pour ce qu'il est dans les esprits humains / attention : il ne remet pas en cause l'existence matérielle des institutions non plus ) autrefois, ou de ce qu'il pourrait être dans une société forte (Nietzsche place ses espoirs sur la Russie au début du texte) : c'est-à-dire dire non pas un mœurs vide de sens, mais le reflet de toute une vision du monde, des instincts des hommes de ce type de société. [...]
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