On se demande s'il y a une raison du rire. Mais il convient avant de répondre à cette question de s'interroger sur ce qu'est la raison, à cause de sa polysémie. La raison a en effet une dualité de sens. Ainsi, on peut parler de la raison pour signifier la rationalité, la logique, mais également le fait d'être raisonnable. Arrêtons-nous un instant sur cette deuxième signification du mot raison : raisonnable, cela signifie faire preuve de bon sens, et implique donc une notion de bien et de mal.
On est donc ici dans le cas d'une interrogation sur le bien moral, et sur le bien dans la quête du bonheur. Se demander s'il y a une raison du rire revient donc à se demander est-ce que c'est bien et logique de rire, c'est-à-dire de manifester un sentiment de gaieté par un mouvement involontaire du visage, ou devrait-on s'en exempter puisque ce phénomène n'a aucune bonne raison d'être ?
[...] On a tout d'abord pris la position la plus immédiate selon laquelle il y aurait une raison du rire. Nous l'avons ensuite dépassé pour nous rendre compte que le rire n'était pas qu'un acte innocent, sans conséquence, mais impliquait une idée d'orgueil, de supériorité par rapport à un autre homme. Finalement, le rire n'était donc pas raisonnable . Mais, on a remarqué que, pensant cela, on était aveugle au fait qu'on pouvait rire simplement, sans faire de mal ni se croire supérieur à un autre de nos congénères, par le biais du comique grotesque. [...]
[...] Cependant, on ne rit - heureusement pas uniquement du malheur des autres. C'est ainsi que Charles Baudelaire distingue deux sortes de comique : le comique significatif ou ordinaire, celui que l'on vient d'étudier, où l'on se moque de la faiblesse d'autrui, et le comique innocent causé par le grotesque. Le comique causé par le grotesque entraîne le rire, sans idée de supériorité par rapport à un autre homme, mais par rapport à la nature. Donc ici, il n'y a pas de cible humaine, personne à blesser. [...]
[...] Mais pourquoi rire, et ont-ils raison de le faire ? Si l'on interroge les rieurs ils nous diront que ça fait du bien de rire car ça détend et fait oublier les petits soucis du quotidien . On leur rétorque que cela peut blesser l'élève qui a chuté, et eux de répondre que ce n'est pas le rire qui a provoqué la chute, et que donc le rire n'est pas répréhensible et ne fait pas de mal. De plus, le rire est un phénomène involontaire, aucune raison donc de le réprimer ! [...]
[...] Mais si l'on dit qu'il n'y a pas de raison du rire, ne risque on pas d'oublier que parfois le rire peut être légitime ? Répondre à ces questions nous permettra de réfléchir sur la nature profonde du rire, et de savoir s'il est bien ou non de se laisser aller à ce sentiment de gaieté. Tout d'abord, nous prendrons la position la plus immédiate selon laquelle il y a une raison du rire. Puis nous la dépasserons pour voir que cette idée est aveugle à de nombreuses autres opinions. Ah ! Ah ! [...]
[...] Y a t-il une raison du rire ? On se demande s'il y a une raison du rire. Mais il convient avant de répondre à cette question de s'interroger sur ce qu'est la raison, à cause de sa polysémie. La raison a en effet une dualité de sens. Ainsi, on peut parler de la raison pour signifier la rationalité, la logique, mais également le fait d'être raisonnable. Arrêtons-nous un instant sur cette deuxième signification du mot raison : raisonnable, cela signifie faire preuve de bon sens, et implique donc une notion de bien et de mal. [...]
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