Quand Descartes, dans la règle III des "Règles pour la direction de l'esprit", définit strictement les deux “actes de l'entendement” - l'intuition et la déduction - dont la bonne combination et articulation permet de générer le discours rationnel, il s'appuie sur le lourd présupposé d'une acuité suffisante et non trompeuse de nos sens permettant réellement de s'appuyer sur “l'évident”, base de l'intuition, et la déduction ne permet que de déduire ce qui découle de l'intuition. Ainsi se pose par là même le problème du domaine de l'usage légitime de la raison : en effet, la raison doit alors s'interdire tout domaine où elle ne parvient à établir une intuition claire et évidente.
Mais avant de s'essayer à répondre, ne faut-il pas se rendre à l'évidence que le problème de la légitimité de la raison n'a de sens que dans un rapport à autrui : on veut rendre l'usage de la raison légitime aux yeux de tous, afin que son autorité universelle soit intégrale et incontestable.
[...] Ne serait-ce pas la politique, affaires de la polis”, autrement dit: gestion des affaires publiques”? Et pour vraiment mener une réflexion au coeur du sujet, ne devrions pas même nous interroger sur la place de la raison dans le cadre de la démocratie, où la légitimité du pouvoir public joue un rôle majeur et est directement attribuée par le peuple? La démocratie: “gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple” comme l'avait si fièrement déclaré Lincoln avant d'être cité dans diverses constitutions . [...]
[...] Quoiqu'a posteriori, l'élévation de l'élève n'est peut-être pas la clé chez le politicien. Bibliographie indicative Logique: ou le légitime usage de la raison dans la recherche de la vérité Watts, Isaac / E. Dezobry Magdeleine et Compagnie : A. [...]
[...] Y a-t-il des usages illégitimes de la raison? Quand Descartes, dans la règle III des Règles pour la direction de l'esprit, définit strictement les deux “actes de l'entendement” l'intuition et la déduction dont la bonne combinaison et articulation permet de générer le discours rationnel, il s'appuie sur le lourd présupposé d'une acuité suffisante et non trompeuse de nos sens permettant réellement de s'appuyer sur “l'évident”, base de l'intuition, et la déduction ne permet que de déduire ce qui découle de l'intuition. [...]
[...] Soit il fera appel, à la manière du rationaliste, à ce qu'il y aurait d'universel en nous, à savoir la raison, “chose la mieux partagée entre les hommes puisque aucun ne s'est jamais plein dans manquer” tant selon Descartes (Discours de la Méthode) que selon Hobbes (le Léviathan). Et laquelle de ces deux stratégies s'avère la plus pertinente pour bénéficier de la bénédiction du peuple? Et bien ayons la faiblesse de croire, et ce n'est pas Hume qui nous contredira, que les réponses les plus sûres nous seront données par l'expérience, puisque, et c'est Hume qui l'aura pressenti, puis finalement Gödel qui nous l'aura confirmé: Toute spéculation rationnelle distincte de l'expérience est absolument vaine. Or que nous dit l'expérience? [...]
[...] Il est donc nécessaire de redéfinir la philosophie: elle serait recherche désintéressée du vrai par la raison, ou par le discours rationnel. Et quand alors certains proposent un zeste de sensibilité et de séduction afin de faciliter la démarche pour que rationnel et raisonnable concordent, ils le font nécessairement en dehors d'une recherche désintéressée du vrai, mais conditionnés par la croyance en l'équation “RATIONNEL=RAISONNABLE”. La philosophie est donc exclue de notre sujet d'étude, tirant la seule légitimité à laquelle elle aspire de la raison et simplement de la raison, n'ayant ensuite de limites que ce discours formel qui lui est imposé, elle reste confinée dans son monde d'autiste d'où elle se moque de l'opinion publique. [...]
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