Le problème de l'unité de la conscience est récurrent en philosophie. Il remet en cause les fondements de toutes les théories sur la pensée, le savoir, le psychisme, les actions de l'être humain. En effet, il ne s'agit pas ici de la connaissance du monde qui nous entoure, mais celle de notre intériorité, de notre spiritualité, de ce qui nous distingue des autres êtres vivants. Ce problème se pose en dehors de toute considération morale, sociale, culturelle ; il transcende les différences entre les individus puisqu'il pose la question de l'identité de tout être humain.
[...] Rien ne serait donc inconnu, inaccessible dans notre conscience. Voilà une prise de position bien radicale, surtout si l'on considère que la philosophie de Descartes repose sur le doute hyperbolique : aucune preuve ne vient appuyer cette thèse. Bien plus, nous pouvons aisément la contredire. Si je fais un rêve qui m'apporte une idée, et que j'ai conscience de toutes les pensées qui traversent mon esprit, alors je suis capable de savoir si j'ai déjà formulé la pensée de mon rêve. [...]
[...] Reprenons le phénomène évoqué dans la remise en cause de la thèse cartésienne : les rêves. Allons plus loin en examinant plus précisément le contenu de nos songes. Il apparaît bien souvent que les images qui surgissent durant notre sommeil sont plus obscures, plus étranges, plus violentes que celles qui traversent notre conscience une fois éveillée. Plus encore, elles sont parfois en désaccord avec notre raison, nos affections, nos goûts , notre morale : qui ne s'est jamais réveillé en éprouvant honte et culpabilité d'avoir eu un songe gênant, violent, coupable ? [...]
[...] Les scientifiques ont découvert, dans le cerveau, des zones associées à des émotions : certaines régions cérébrales sont plus actives que d'autres si le sujet mange, rit, etc. Il s'agit en réalité des effets, sur le corps, des affectations de la conscience : on ne peut assimiler les différentes parties de la conscience (si elle est bien multiple) à des zones du cerveau. On ne peut qu'émettre des hypothèses sur la question, tout en reconnaissant que, unité ou multiplicité, la conscience humaine possède une extraordinaire complexité. [...]
[...] L'individu a conscience de son existence, il le sent, l'expérimente. Cette conscience permet l'adaptation, la survie du sujet dans son milieu. En effet, il s'agit d'une conscience sensorielle : elle permet la réaction face à un évènement extérieur. Les animaux en sont dotés : chez eux, cette forme de la conscience est liée à l'instinct propre à leur espèce. C'est la conscience psychologique qui permet à un animal de s'enfuir ou de se cacher en présence d'un prédateur, de chercher de la nourriture lorsque la faim se fait sentir, etc. [...]
[...] Un animal se laissera difficilement prendre deux fois dans le même piège. Cette capacité dépend bien entendu du degré d'évolution de l'animal. L'homme possède également ce niveau de conscience, mais contrairement aux animaux, nos réactions face aux évènements extérieurs sont très diversifiées. Deux animaux issus de la même espèce réagiront vraisemblablement de la même manière face au même évènement, tandis que deux hommes inventeront chacun leur propre réaction, en fonction de leur personnalité et de leurs expériences précédentes : la vie des êtres humains présente plus de diversité que celle de n'importe quel être vivant ! [...]
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