Comme Pascal le notait dans ses Pensées, « tous les hommes recherchent d'être heureux. Cela sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient ». Mais, pour autant, y a-t-il un devoir d'être heureux ? Cette question présente toutes les apparences du paradoxe. Si le bonheur désigne un état de plénitude lié à la satisfaction complète des besoins et des désirs, pourquoi en faire un devoir ? Quel sens y a-t-il à prescrire au moyen d'un commandement moral ce qui constitue la tendance naturelle de tous les hommes ? N'y a-t-il pas contradiction à ériger un fait à la dignité d'un devoir, d'une valeur ? (...)
[...] Doit-on choisir entre être moral et être heureux ? III. Le bonheur : un devoir indirect Si le fondement de la morale doit résider dans le seul respect de la loi, et à ce titre exclure le désir de satisfaction, il n'empêche que le malheur ou la misère constituent autant de tentations d'enfreindre son devoir. Assurer son propre bonheur devient ainsi un devoir indirect : il est le moyen légitime d'écarter les obstacles à la moralité. La morale ne vise donc pas à nous apprendre à être heureux, mais à nous rendre digne du bonheur par la pratique de la vertu envisagée comme obéissance à la raison. [...]
[...] Mais il ne paraît pas néanmoins y avoir de définition universelle du bonheur et de la vertu, les différentes écoles philosophiques s'opposant dans celles qu'elles proposent. On peut donc penser que la véritable morale est supérieure à notre intérêt, parfois même elle s'y oppose. Le devoir peut ne pas être en conformité avec notre bonheur. Cependant, il serait injuste que celui qui se comporte conformément au bien n'en soit pas récompensé par le bonheur qui découle de son action. Le devoir ne réside donc pas dans le fait d'être heureux mais dans la volonté de s'en rendre digne, en se comportant de façon morale. [...]
[...] Y a un devoir d'être heureux ? Comme Pascal le notait dans ses Pensées, tous les hommes recherchent d'être heureux. Cela sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient Mais, pour autant, y a-t-il un devoir d'être heureux ? Cette question présente toutes les apparences du paradoxe. Si le bonheur désigne un état de plénitude lié à la satisfaction complète des besoins et des désirs, pourquoi en faire un devoir ? Quel sens y a-t-il à prescrire au moyen d'un commandement moral ce qui constitue la tendance naturelle de tous les hommes ? [...]
[...] Le bonheur digne d'être recherché n'est sans doute pas celui vers lequel nous tendons spontanément, mais celui vers lequel nous devons tendre. Par ailleurs, si comme le soutient Kant, l'action est morale en proportion de son caractère désintéressée - elle doit être accomplie par pur respect pour la loi morale, indépendamment de tout effet attendu ou espéré la maxime du bonheur personnel, intéressé ne saurait alors être considéré comme un devoir. Le bonheur relève d'un impératif hypothétique : fais ceci si tu veux être heureux ! Il n'est jamais catégorique : fais ceci ! [...]
[...] Je risquerais de choisir ce dernier en me détournant de la morale. Ainsi, aucune loi universelle ne peut être tirée du désir d'être heureux. Enfin, si tous les hommes recherchent le bonheur, ils ne peuvent s'accorder sur le contenu de ce concept. Certains par exemple, le définissent comme mesure, ataraxie, c'est-à-dire état de tranquillité durable. D'autres le définissent comme intempérance, satisfaction de tous ses désirs. Le concept de bonheur ne possède donc aucune universalité. Pour autant, la morale exige-t-elle de renoncer au bonheur ? [...]
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