Il serait quelque peu présomptueux d'associer absolument ici religieux et religion. En effet, n'y a-t-il du religieux que dans la religion ? La réponse serait nécessairement erronée s'il suffisait simplement d'évoquer un lien exclusif entre le religieux, rapport à une instance supérieure, et la religion, croyance en une réalité sacrée. Par ce refus de banalisation, le religieux renvoie ainsi à une autorité transcendante, valeur extérieure à notre raison et qui nous dépasse. De la sorte, notre expérience de l'art n'aurait de valeur qu'en tant qu'elle nous adresse vers un idéal, qu'elle nous tourne vers un absolu.
[...] C'est pourquoi, il serait plus juste de dire que l'art d'aujourd'hui ne se fonde plus à partir de quelque chose de religieux et que finalement seule l'histoire de l'art est morte. Une nouvelle ère artistique est ainsi peut-être née L'art possède en continu un rapport de significations avec le monde et s'y renvoie. Il en propose en conséquence une vision et/ou une interprétation. Il n'est pas fermé sur lui-même. Et semble évoluer et suivre les courants historiques et les changements majeurs de la pensée. [...]
[...] Quelques simples exemples suffisent à la prouver. Le ‘ready-made' naît d'un objet qui n'a pas été produit par l'artiste et qui ne se voulait pas être art. L'artiste l'a seulement emprunté et par la même occasion se l'est approprié. Ainsi, l'art ne semble plus être une production. L'art contemporain affectionne aussi tout particulièrement l'utilisation du déchet. Apparaît aussi l'art pour rien avec le pneu Cela implique-t-il pour autant que l'art ne se réfère plus à une volonté extérieure, à quelque chose de religieux ? [...]
[...] De nos jours, l'art n'est plus guidé par la religion, mais bien par une envie de changement et de renouveau. Ainsi apparaissent de nouvelles formes d'arts et de nouveaux courants artistiques. A présent, l'art contemporain n'imite plus la nature et ne reproduit plus la religion, mais tente d'imiter les possibilités de l'esprit. Il est tout simplement imitation de l'esprit. L'art contemporain est certainement un défi à la pensée. Aujourd'hui, il tente de s'affranchir de toute contrainte et entreprend d'exister pour et par lui-même. [...]
[...] La valeur esthétique se déterminait alors à partir de la qualité de la reproduction, comme le prouvent les Raisins de Zeusis. En fin de compte, cette inspiration qu'ils puisent, mais qu'ils ne parviennent pas à expliquer relève parfaitement de la transcendance, de ce quelque chose de religieux, bien présent dans l'art. Mais au-delà de la simple reproduction se cache une volonté de saisir l'esprit créateur et de le retranscrire. Seulement, c'est précisément parce qu'ils ne savent l'expliquer que les artistes antiques cherchent tant à reproduire, indéfiniment. [...]
[...] Mais dés la Renaissance, l'homme est au coeur de la vie, prenant la place de Dieu en tant que centre d'intérêt. L'humanisme n'empêche pourtant pas à la religion d'être omniprésente. Seulement l'art de Dieu n'est pas seulement que religieux, il est aussi esthétique. Puisque la Renaissance démontre la beauté de la vie et de l'homme, les œuvres se rapportent nettement plus au culte de la beauté ; elles sont par conséquent émancipées du pouvoir sacré du Moyen Age et elles sont libérées de leur usage rituel. [...]
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