Tout autant qu'elle fait peur, la souffrance attire, fascine et de ce fait renverse les valeurs, les canons et les réflexes de notre éducation. Qu'il s'agisse de l'univers du criminel ou de représentations imagées du mal comme dans "Le Jugement dernier" de Jérôme Bosch ou dans "La Divine Comédie" de Dante, force est de constater que le mal a su imposer une certaine esthétique qui fascine. Plus encore, certains mouvements comme le courant gothique ou les amateurs de films d'horreur ont érigé un véritable culte du mal.
Le mal est-il à la fois miroir de laideur et de beauté ? Cette image mystérieuse et insoluble nous renvoie-t-elle à une contradiction ?
[...] Y a-t-il une beauté du mal ? Plan détaillé I Laideur du mal et beauté du bien 1. La morale et l'esthétique : deux alliés traditionnels 2. Beauté transcendante et mal immanent 3. Images conventionnelles du bien et du beau II La beauté du mal : une convention relative ? 1. Le lien esthético-éthique : une convention culturelle et politique 2. Relativisme des images du bien et du mal 3. Incompatibilité de l'esthétique et de la morale III Une esthétique du mal ? [...]
[...] Oui, il peut donc y avoir une beauté du mal dès l'instant où le politique s'emploie à confondre des domaines ontologiquement différents. Sans doute métaphysique à l'origine, comme dans le cas de la philosophie platonicienne, ce mélange des genres peut aussi trouver sa source dans une perversion du jugement. Ainsi Benjamin reproche-t-il à Hitler d'avoir instrumentalisé l'esthétique au service de sa personne et de son projet politique. Dès lors, l'idée d'une beauté du bien ou du mal relèverait d'une transgression relative à l'époque ou au jugement de celui qui la décrète. [...]
[...] Dès lors, la tentation est grande de parler d'un artifice ou d'une illusion, mais il n'en demeure pas moins que cette superposition entre la morale et l'esthétique révèle la possibilité d'un autre homme, un homme selon Nietzsche, libéré des conventions sociales, morales et religieuses. [...]
[...] Gros, ou encore par le mouvement romantique, élèvent Napoléon comme ce héros qui libère les peuples et rallie les hommes. Le bien et le mal sont ici relatifs et avec eux la beauté et la laideur. Chaque société institue ses valeurs en fonction de son passé propre, de ses croyances et de sa culture. Ainsi, sous le régime nazi, Leni Riefenstahl, dans ses films Le Triomphe de la volonté (1934) ou Les Dieux du stade (1936), redessine des canons esthétiques empruntés à la Grèce antique. [...]
[...] Qu'il s'agisse de l'univers du criminel, du meurtre gratuit ou de la torture, mais également de représentations imagées du mal comme dans Le Jugement dernier de Jérôme Bosch ou dans La Divine Comédie de Dante, force est de constater que le mal a su imposer une certaine esthétique qui fascine. Plus encore, certains mouvements comme le courant gothique ou les amateurs de films d'horreur ont érigé un véritable culte du mal. Le mal, à la fois miroir de laideur et de beauté ? Cette image mystérieuse et insoluble nous renvoie-t-elle à une contradiction ? [...]
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