Ce sujet pose d'emblée une conception linéaire du temps. La notion de progrès est intimement liée à cette conception du temps, l'idée selon laquelle le passé peut constituer un point de départ également. Le sujet pose donc un certain rapport au temps.
Par ailleurs, ce sujet établit un jugement de valeur en posant que « les vrais » hommes du progrès…, il effectue donc un tri, entre les hommes attachés au passé et les autres. Dans ce sujet, seuls les hommes ayant un profond respect pour le passé sont capables de progrès. Cela implique une définition particulière du progrès. Il se pense en rapport au passé, dans sa continuité mais dans une continuité transformante, qui offre un développement du passé.
Ce sujet implique donc une vision particulière de l'histoire et une vision particulière de l'éducation. L'histoire y est pensée en mouvement, mouvement transformateur mais continu ; l'éducation, elle, y est pensée dans le cadre de la transmission, transmission des valeurs du passé comme héritage pour le futur. Nous allons donc avoir à nous interroger sur ces deux points.
[...] Mais dans le cadre de la transmission, la réappropriation est d'abord pour le sujet appropriation, c'est-à-dire interprétation. On est donc en droit de se demander si cet héritage est vraiment solide. cet héritage est-il vraiment solide ? On ne transmet jamais tout à fait ce qu'on croit transmettre Une culture ne se transmet pas comme on transmet des biens fonciers. La transmission se pose dans un cadre d'interaction entre celui qui sait et celui qui apprend. Mais les deux protagonistes constituent une dynamique de compréhension entre deux consciences. [...]
[...] Conclusion Prendre pour point de départ un profond respect du passé est une possibilité, cependant, affirmer que cela a pour vertu de vous placer au dessus des autres hommes est problématique. C'est exclure de l'histoire tous ceux qui ne possèdent pas cette culture, que cette non-possession soit volontaire ou non. Or, l'ignorance n'a jamais empêché les hommes de faire l'histoire et faire l'histoire c'est faire progresser l'humanité vers autre chose. Ainsi, la capacité de faire progresser l'humanité n'est pas le seul apanage de ceux qui possèdent le respect de l'histoire. [...]
[...] Comprendre l'histoire comme progrès, c'est attester de cette conception du temps. Le progrès consiste alors à tirer des leçons du passé pour éviter de renouveler certaines erreurs. Cependant, tirer des leçons du passé suppose une lecture objective de ce dernier. L'histoire devient alors un objet d'étude, une science. Peut-on alors considérer l'histoire comme une science ? L'histoire est d'abord événementielle. Elle dépend de l'agir humain qui est imprévisible car libre. Poser un regard objectif sur sa matière est donc un travail complexe. [...]
[...] Mais le cas du révisionnisme pose un problème éthique si profond qu'en aucun cas, il n'est possible de poser une égalité parfaite entre l'histoire et la science. en quoi le passé est-il un héritage solide ? Penser le passé comme un héritage c'est avoir un regard précis sur l'éducation L'héritage est d'abord transmission. Penser le passé comme un héritage c'est donc penser qu'il se transmet de génération en génération. C'est donc poser la transmission comme paradigme de l'éducation. Comment le passé éduque-t-il ? [...]
[...] Le passé apparaît donc comme une valeur sûre, stable, à laquelle on peut se référer. Il constitue une base solide, un tremplin vers l'avenir. Cependant, peut-on vraiment tirer des leçons du passé ? En quoi le passé constitue-t-il un héritage solide ? Cet héritage est-il vraiment si solide ? peut-on tirer des leçons du passé ? Répondre de manière positive implique une certaine conception de l'histoire L'histoire se déploie dans le temps. Elle ne peut se déployer que dans un temps linéaire, c'est-à-dire dans un passé, un présent et un futur. [...]
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