Aristote a donné une définition de ce qu'est le vrai et de ce qu'est le faux.
En effet, dire que l'étant n'est pas, ou que ne pas être c'est être, là est le faux, tandis que dire que ce qui est est ou que ce qui n'est pas n'est pas, c'est le vrai ; de sorte que celui qui dit que c'est ou que ce n'est pas dira vrai ou faux, mais il ne dit ni que l'étant, ni que le non-étant, n'est pas ou est.
To say that what is is not, or that what is not is, is false; but to say that what is is, and what is not is not, is true; and therefore also he who says that a thing is or is not will say either what is true or what is false. But neither what is nor what is not is said not to be or to be.
Considérons deux premières remarques : le discours porte sur l'être ou sur le non-être. Les choses sont ou ne sont pas. Nous pouvons, à partir de là, considérer quatre cas dans l'énonciation :
a/ dire que ce qui est est
b/ dire que ce qui n'est pas n'est pas
c/ dire que ce qui est n'est pas
d/ dire que ce qui n'est pas est
Les cas a et b sont considérés par Aristote comme l'énonciation vraie. Les cas c et d comme l'énonciation fausse.
• Peut-on penser que dire vrai, c'est dire les choses conformément au modèle (et dire faux, c'est les dire contrairement au modèle) ?
Selon Aristote, il faut penser les choses telles qu'elles sont réellement. Dans De l'Interprétation, il dit :
Car s'il est vrai de dire que le blanc est ou que le blanc n'est pas, nécessairement le blanc est ou le blanc n'est pas. Et
Aristote établit un lien d'équivalence entre la chose dite (langue) et la chose telle qu'elle existe réellement (modèle) : Aristote l'affirme d'abord du discours à la chose, puis de la chose au discours. Dans Métaphysique Θ, 10, il reprendra en ces termes :
Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc, que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc, qu'en disant que tu l'es, nous disons la vérité.
Cela nous permet de penser qu'il existe une différence dans la relation de la chose réelle à la chose dite. Ainsi, nous pourrions dire la relation du réel au langage de cette manière :
- de la chose réelle, nous pouvons engager la possibilité du discours sur cette chose
- tandis que de la chose dite, nous devons nécessairement penser l'existence d'une chose réelle.
[...] (Dire ( avec fausseté) d'/ dire que non ( est. (Dire non ( avec fausseté) ( Si nous admettons la seconde hypothèse, c'est-à-dire que les choses discursives chez Aristote des états de fait, nous pouvons considérer cette phrase : Si donc il existe des choses qui sont toujours unies et qu'il soit impossible de distinguer ; s'il en est d'autres qui sont toujours distinctes et qu'il soit impossible d'unir ; si d'autres enfin admettent union et distinction : alors, être, c'est être uni, c'est être un ; n'être pas, c'est ne pas être uni, c'est être multiple.[10] Aristote distingue trois types d'états de fait : les choses toujours unies, les choses toujours distinctes, les choses qui admettent union et distinction. [...]
[...] Or, cela est impossible pour Aristote. Il faut donc comprendre que ces deux états de fait ne sont pas le cas en même temps. C'est le cas d'états de fait accidentels, manière d'être des choses contingentes. Ainsi, la proposition S est A est parfois vraie et parfois fausse. Et de même pour la proposition S n'est pas A Cela étant, quand il s'agit des choses contingentes, la même opinion et la même proposition devient vraie et fausse, et il est possible qu'elle dise le vrai à un moment donné, et le faux à un autre moment : s'il s'agit, au contraire, des choses qui ne sauraient être autres qu'elles ne sont, la même opinion ne devient pas tantôt vraie et tantôt fausse, mais les mêmes opinions sont éternellement vraies ou fausses.[12] C'est ainsi que nous comprenons le vrai et le faux dans le discours comme des jugements portant sur une manière d'être d'un sujet, manière d'être déterminée par un attribut. [...]
[...] De l'âme, 429b 10 Métaphysique, Θ 1051b 9-12 Métaphysique, E 1027b 19-20, Paris, Vrin traduction J. Tricot, t.1, p Métaphysique, Θ 1051b 12-17 Métaphysique, Δ 1024b16-18 Ibid., 1024b 19-21 Métaphysique, Δ 1024b 26 Ibid. [...]
[...] - En la disant, répondit Ctésippe. - Si on la dit, on ne dit, des choses qui sont, que celle-la même dont on parle ? - Naturellement, dit Ctésippe. - Mais cette chose qu'on dit est une de celles qui sont, indépendamment des autres. - Assurément. - Donc celui qui la dit, poursuivit-il, dit ce qui est. - Oui. - Mais celui qui dit ce qui est et les choses qui sont dit la vérité. [...]
[...] L'état de fait comprend à la fois la relation et les individus mis en relation. Nous pouvons dire que l'état de fait est le cas lorsque la relation ainsi entendue est réalisée dans le modèle. Pouvons-nous penser que l'état de fait est une manière d'être d'un individu ? Nous pouvons penser que chez Aristote, la relation pouvant être de différents types (selon les catégories de l'être), alors un état de fait particulier correspond nécessairement non seulement à une relation entre deux individus, et pourrait être caractérisé par le type de relation existante. [...]
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