Il y a plusieurs approches différentes pour partir à la quête du bonheur, certains entreprennent un voyage vers une destination où ils pensent trouver le bonheur, d'autres préfèrent décider de changer radicalement de vie. En fait, ces deux démarches constituent le véritable voyage, à bien différencier du voyage touristique, celui par lequel on peut considérer que l'on a commencé une quête du bonheur, comme l'affirme Robert Misrahi ( Le Bonheur, 2004 ) : « Le voyage est comme une image privilégiée de la recherche du bonheur et de l'accès à l'être. ». Cette affirmation nous amène à nous demander : Comment, par le voyage, peut-on accéder au bonheur ? Nous essayerons de répondre à cette problématique en nous appuyant sur Le Chercheur d'Or de Le Clézio ( édition Folio ), La Vie Heureuse, La Brièveté de la Vie de Sénèque ( édition Arléa ) et Oncle Vania de Tchékhov ( édition Babel ). Nous verrons dans une première partie que le voyageur doit trouver un lieu ou un état où il pense qu'il pourra y recueillir son « être ». Ensuite nous étudierons le bonheur du voyage en lui-même. Enfin, nous verrons les conditions pour être heureux après un voyage.
[...] ( La Vie Heureuse, p.23 ) Cela contraste clairement avec le bonheur éphémère du voyage, on voit bien que cette transformation est essentielle à un bonheur perpétuel. Voyage pour un but qui représente le symbole de la quête du bonheur Le Clézio : Lorsqu'Alexis entreprend de rechercher le trésor du corsaire puis Ouma, qui sont respectivement une étape intermédiaire puis le but ultime de sa quête, on peut penser que pour Alexis celle-ci représente la quête du bonheur. Sénèque : Pour Sénèque, la recherche spirituelle, philosophique du bonheur est équivalente à une quête comme l'a vécu Alexis dans Le Chercheur d'Or. [...]
[...] Il fait même échouer le meurtre de Sérébriakov par Vania qui aurait conclu tragiquement l'action. Le Clézio : Pour Alexis, l'île Rodrigues reste accessible car il a la chance de faire connaissance avec le capitaine Bradmer qui veut bien l'embarquer sur le Zeta. Mais au fil du temps lorsqu'il s'aperçoit que son véritable but et de retrouver Ouma. Cet objectif s'avère bien moins accessible car Ouma veut rester libre et disparaît souvent sans donner de nouvelles. C4est sûrement pour cette raison que, sans Ouma, Alexis décide de repartir, et on a l'impression qu'il ne trouvera jamais le bonheur puisqu'il est inaccessible. [...]
[...] Conditions au bonheur obtenu grâce au voyage Annonce du plan : Il faut notamment qu'il y ait eu une transformation du voyageur, que le voyage lui ait appris de nouvelles choses, tant sur lui- même que sur son environnement. Ce voyage doit être entrepris dans un but et doit représenter la quête du bonheur pour le voyageur. On peut alors définir cette quête comme la recherche et la patiente instauration d'une modalité de l'existence comme le dit Robert Misrahi (Le Bonheur) 1 Nécessité d'une transformation Le Clézio : Pour Alexis, le voyage a entraîné un véritable changement, il n'est plus le même lorsqu'il revient à Forest Side. [...]
[...] En fait, Bradmer d'une certaine manière, décidé du départ d'Alexis, non pas en l'y contraignant mais en lui révélant son propre désir de départ, rendant celui d'Alexis à la fois concret et réalisable : Je crois que je l'ai su tout de suite : je partirais sur le Zeta, ce serait mon navire Argo, celui qui me conduirait à travers la mer jusqu'au lieu dont j'avais rêvé, à Rodrigues, pour ma quête d'un trésor sans fin. (Le Chercheur d'Or, p.118-119) Ce départ est, bien évidemment, une rupture avec son enfance puisqu'il n'est jamais parti en voyage, il découvre un monde nouveau, celui de la mer notamment. Le chemin est déjà un but. Réjouissance dans le voyage lui-même Tchékhov : Le Clézio : En effet, pour Alexis, le but de la quête est très important : Le Clézio la présente d'abord comme une fascination pour les limites : celles du ciel et celles de la mer. [...]
[...] Ainsi, petit à petit, ces personnages désenchantés entreprennent une autre quête, celle du bonheur dans l'amour. Sonia est la plus impliquée alors que les autres personnages semblent plus blasés. Durant l'acte II on pense que Sonia va toucher au bonheur car pendant la nuit d'orage agitée elle a l'occasion de parler avec le docteur : Il ne m'a rien dit Son âme et son cœur me sont encore cachés, mais comment se fait-il que je me sente si heureuse ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture