Le vote ? En général, la réponse ne tarde pas : un droit et une liberté, « une garantie démocratique », « le premier pouvoir des citoyens » (Maurice Hauriou). Dans tous les cas, un élément acquis, un habitus même. Il est bon alors de rappeler à ce propos les critères de fortune utilisés en Prusse jusqu'en 1918, la mise à l'écart des juifs en Grande-Bretagne jusqu'en 1859, la barrière de la race aux Etats-Unis jusqu'en 1965 ou la capacité de lire et écrire requise au Portugal ou en Italie jusqu'en 1912. Et pour finir cette énumération, il est aussi signifiant d'évoquer le cas de la France, « pays des droits de l'Homme » qui s'oppose actuellement à ce titre aux répressions chinoises au Tibet et où l'on a « purgé le corps électoral d'une quantité d'indésirables » (Joseph Barthélemy) comme le fou, les « brutes » (les ouvriers), l'indigène, la femme ou le criminel. Peut-on alors parler de symbole démocratique ? Peut-on affirmer que le vote est un droit pour tous ? (...)
[...] C'est d'ailleurs au terme d'une longue émancipation et d'un mouvement féministe que les femmes ont acquis le droit de vote. Durant toute cette période, on a remarqué une crainte envers les femmes qui se traduisait par l'assimilation de leurs actions à une agitation futile contre l'homme et les fondements de la vie politique. En 1945, les militaires qui jusque là appartenaient à la grande muette ont été réintégrés dans le corps électoral. Cette exclusion sur la base de la fonction était justifiée sous prétexte que les militaires ne devaient pas prendre parti dans les luttes politiques. [...]
[...] En conséquence, les conditions comme la jouissance des droits civils et politique, la nationalité et l'inscription sur les listes électorales ont pu être adoucis. Comme on vient de l'évoquer, les citoyens européens résident en France, mais n'ayant pas la nationalité française, peuvent par le traité de Maastricht de 1992, voter et être éligible pour les élections municipales et européennes. La Constitution a pour cela été modifiée en juin 1992, et a été inséré l'article 88-3 qui autorise cette dérogation à la citoyenneté française. [...]
[...] C'est par toutes ces mesures que le vote devient peu à peu un droit pour tous, car on peut penser que voter, ce n'est pas qu'une formalité mais aussi une mission qui fait appel à une réflexion. Cette réflexion nous amène à considérer que c'est l'acte de vote qui fait, dans nos démocraties contemporaines, d'un citoyen un citoyen. Jules ferry disait à ce propos on ne naît pas citoyen, on le devient d'où l'idée, suite à la conquête du vote par les citoyens, d'une nouvelle conquête de la citoyenneté. [...]
[...] La Constitution du 4 octobre 1958 prévoit elle-même en son article 3 que le suffrage est toujours universel. Seulement, en son deuxième alinéa, elle prévoit des conditions pour pouvoir faire partie du corps électoral français : Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques Il n'existerait donc plus que trois conditions : une condition de nationalité, une condition d'âge et une condition de jouissance des droits civils et politiques. [...]
[...] DISSERTATION : Le vote, un droit pour tous ? Le vote ? En général, la réponse ne tarde pas : un droit et une liberté, une garantie démocratique le premier pouvoir des citoyens (Maurice Hauriou). Dans tous les cas, un élément acquis, un habitus même. Il est bon alors de rappeler à ce propos les critères de fortune utilisés en Prusse jusqu'en 1918, la mise à l'écart des juifs en Grande-Bretagne jusqu'en 1859, la barrière de la race aux Etats-Unis jusqu'en 1965 ou la capacité de lire et écrire requise au Portugal ou en Italie jusqu'en 1912. [...]
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