Alain, dans son ouvrage intitulé Définitions, caractérisait la croyance comme « le mot qui désigne toute certitude sans preuve ». En effet, la croyance se définit par opposition au savoir, il s'agit purement et simplement d'une adhésion automatique à une thèse dont la véracité n'a jamais été prouvée. La croyance fait donc référence à la religion mais également à des mots très présents dans nos sociétés modernes tels qu'opinion ou préjugé. Au premier abord, on serait tenté de soutenir cette thèse d'apparence facile qui affirme que la croyance amène à l'erreur et qu'elle ne peut, en aucun cas être compatible avec la recherche appliquée et méthodique de la « vérité » menée par la science de nos jours. Cependant, il est bon de s'interroger sur cette utilité de la croyance dans son sens le plus global : « Peut-on vivre sans croyance ? ». Pour répondre à cette épineuse question, il est essentiel de définir précisément chaque facette de ce mot si polysémique. Ensuite, nous tenterons de définir ce que serait une vie sans croyance. En dernier lieu, nous verrons pourquoi la croyance est indissociable de l'Humanité.
On pourrait aisément donner une définition globale d'une croyance : une croyance est quelque chose en quoi un être croit, a confiance.
Victor Cousin dans son ouvrage Leçons sur la philosophie de Kant, écrit en 1842, définit quels sont les différents degrés de croyance : « Il y a dans la croyance (Fürwahrhalten) les trois degrés suivants : l'opinion (Meinen), la foi (Glauben), et la science (Wissen). Lorsque notre croyance est telle qu'elle existe non-seulement pour nous, mais pour tout le monde, et que nous avons le droit de l'imposer aux autres, nous avons alors la science ou la certitude (...)
[...] L'opinion est une croyance insuffisante et pour les autres et pour nous- mêmes. La science exclut l'opinion : ainsi dans les mathématiques pures il n'y a point d'opinion; il faut savoir, ou s'abstenir de tout jugement. Il en est de même des principes moraux : l'opinion que telle ou telle action est permise ne suffit pas, il faut savoir qu'elle l'est. La croyance produite par la raison spéculative n'a ni la faiblesse d'une opinion ni la force d'une certitude : c'est la foi; telle est l'espèce de croyance que comporte la théologie naturelle Cette théologie naturelle énoncée par Cousin correspond tout simplement à la religion et est très liée aux croyances car constituée d'un ensemble de croyances fonctionnant grâce à des dogmes ou à des doctrines auxquels le croyant adhère. [...]
[...] On a donc vu que la notion de croyance était très vaste et recouvrait une grande partie de notre quotidien : de notre foi à nos rêves en passant par la couleur de nos idées politiques. Nous allons donc tenter de définir ce que serait un monde sans croyance aucune. Pour imaginer un monde sans croyance, il nous faut donc un monde sans religion avec peu ou pas d'opinion et sans aucune science ou technique. Cela équivaudrait, pour l'Homme, à un âge proche de la préhistoire (et encore, à l'époque où l'Homme n'était pas assez développé pour enterrer ses morts). En ces temps-là, l'Homme était une bête dotée d'un joker : le feu. [...]
[...] On peut aller plus loin dans ce raisonnement en affirmant que la croyance est ce qui nous distingue de l'animal. Les croyances aussi nombreuses et variées soient-elles ont permis à l'Homme de tous temps de se rassurer face aux événements qu'il n'arrivait pas à comprendre, de se surpasser pour un Dieu ou une divinité quelconque (construction de monuments religieux qui ont fait avancer la technique de l'époque à l'image de Ste-Sophie à Constantinople ou la basilique St-Pierre de Rome). La science a permis à l'Homme de rester maître du monde dans lequel il vit et ce depuis 10000 ans. [...]
[...] Cependant, bien des philosophes voient dans la religion un stade à dépasser qui s'apparente à un hochet avec lequel l'enfant joue pour se rassurer : Freud disait que l'Humanité peut vivre sans religion si elle est éduquée en vue de dépasser l'infantilisme Marx voyait dans la religion un remède contre l'injustice sociale et affirmait donc que si la société devenait juste, l'Homme oublierait la religion. Gauchet synthétise ces deux points de vue en soumettant cette opinion : de fait, la religion s'efface mais cela produit de la difficulté à vivre Quand Freud parle d'éducation, il fait référence à la science et je le rejoindrai sur ce point en disant qu'il est impossible d'enlever à notre monde les croyances qui le composent ; en revanche, il est concevable de remplacer ces religions et faire en sorte que l'Homme ait foi en ses propres ressources plutôt que dans le bon vouloir d'un Dieu, scientifiquement inexistant. [...]
[...] Ensuite, nous tenterons de définir ce que serait une vie sans croyance. En dernier lieu, nous verrons pourquoi la croyance est indissociable de l'Humanité. On pourrait aisément donner une définition globale d'une croyance : une croyance est quelque chose en quoi un être croit, a confiance. Victor Cousin dans son ouvrage Leçons sur la philosophie de Kant, écrit en 1842, définit quels sont les différents degrés de croyance : Il y a dans la croyance (Fürwahrhalten) les trois degrés suivants : l'opinion (Meinen), la foi (Glauben), et la science (Wissen). [...]
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