Esthétique ou philosophie de l'art, expérience esthétique, artialisation, oeuvres d'art, art et vie quotidienne
Il était déjà établi que le rapport entre une oeuvre d'art et son spectateur était un rapport actif, c'est-à-dire que le spectateur ne fait pas que voir une oeuvre, mais il la regarde, impliquant une réflexion derrière son action. Dans ce rapport actif entre l'oeuvre d'art et son spectateur, l'oeuvre d'art va transmettre toute sorte de perspective émotionnelle, le spectateur ne reste pas de marbre devant, signifiant qu'il y a une expérience. Néanmoins, l'expérience esthétique est difficilement définissable : du fait d'un manque d'unité de toutes les expériences, on ne peut pas produire de définition unique de l'expérience esthétique. Chaque expérience est différente l'une de l'autre, elles ne sont pas systématiques, dépendent en réalité de chaque oeuvre, de chaque artiste et de chaque spectateur. Mais, on peut quand même relever que le langage commun sait reconnaître ce qu'est une expérience esthétique ou non, dans cette même relation active, dans le fait qu'un mouvement de la part de l'oeuvre sur le spectateur ou, inversement, que le spectateur exerce une action sur l'oeuvre pour la reconnaître en tant que telle et lui donner de la validité.
[...] En outre, il est essentiel de considérer le rôle de l'artiste dans cette dynamique. Si l'artiste est souvent perçu comme celui qui s'extrait du quotidien pour créer, il puise aussi son inspiration dans ce quotidien, rendant l'expérience esthétique à la fois personnelle et universelle. Ainsi, plutôt que de voir l'expérience esthétique comme une évasion du quotidien, il convient de la concevoir comme une composante omniprésente et influente de celui-ci. Cette réflexion souligne la nécessité d'une approche nuancée de l'art et de son impact sur nos vies. [...]
[...] Nous retrouvons cette idée chez Oscar Wilde dans « Le déclin du mensonge », où il explique que la nature que nous percevons n'existe qu'à travers notre propre perception, et que cette perception est influencée par l'art qu'on rencontre. Qui vit cette expérience esthétique ? Nous devons quand même prendre en compte le fait que tout le monde ne fait pas de l'art, dès lors que l'artiste voit forcément des choses que le commun de la population ne voit pas. [...]
[...] Alors, nous remarquons assez facilement quand nous vivons une expérience esthétique, cela produit en nous quelque chose qu'on n'expérimente pas tout le temps, plaçant alors l'expérience esthétique au rang de spécial, alors à première vue, vivre une expérience esthétique semble nous extraire du quotidien. Effectivement, il est commun de penser que l'artiste est un artiste justement car il est capable de sortir du quotidien de la vie et de la nature afin d'en représenter ce que la population ne voit pas. L'artiste se détache de la redondance de la nature et propose quelque chose qui sort du quotidien. Mais, il n'est pas impossible d'envisager non plus que l'expérience esthétique est au contraire présente au quotidien avec nous, tellement qu'on ne la remarque plus. [...]
[...] Afin de réfléchir sur la question, nous verrons tout d'abord en quoi la définition de l'expérience esthétique constitue un problème majeur dans sa reconnaissance et pour traiter des questions en rapport. Il s'agira de réfléchir sur l'existence d'une hiérarchisation des expériences esthétiques à défaut d'en avoir une vraie définition afin de voir comment le spectateur considère comme réelle expérience esthétique ce qui l'extrait de son quotidien. Ensuite, nous verrons en quoi selon les théories philosophiques de l'art, l'expérience esthétique ne nous extrait pas de notre quotidien, mais justement en fait partie intégrante, que nous le voulions ou non. [...]
[...] Vivre une expérience esthétique, est-ce s'extraire du quotidien ? « La véritable oeuvre d'art se compose en fait des actions et des effets de ce produit sur l'expérience. » d'après Dewey dans L'art comme expérience, qui lui permet d'effectuer un tournant en affirmant que l'art n'est pas dans l'essence de l'objet mais plutôt dans son expérience. Il était déjà établi que le rapport entre une oeuvre d'art et son spectateur était un rapport actif, c'est-à-dire que le spectateur ne fait pas que voir une œuvre mais il la regarde, impliquant une réflexion derrière son action. [...]
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