Vivre l'espace

Résumé du document

Le terme espace est un terme aux sens multiples : en un sens non philosophique, il est synonyme de lieu ou d'emplacement. Il est donc quelque chose de déterminé ou de limité soit matériellement, par des murs, soit mentalement par des repères. Mais, de l'autre côté du mur, au-delà du repère, il y a d'autres espaces…Dans un deuxième sens, opposé au premier, l'espace désigne ce qui est au-delà de l'atmosphère terrestre ou, mieux, là où un projectile peut être arraché à la gravité terrestre. Cet espace vide est pourtant peuplé d'objets lointains, traversé de rayonnement et de particules. Mais le propre des objets est d'avoir une place et d'en changer. Finalement, l'espace, c'est le système de toutes les places possibles, l'espace de la géométrie. Mais quelle est la nature de cet espace, comment y accédons-nous ?

Extraits

[...] Les étapes ultérieures se suivent selon un ordre lié non aux propriétés des objets, mais au développement du sujet. Si donc on entend par a priori l'idée que l'espace euclidien, avec toutes ses déterminations, serait entier et complet en toute perception ou imagination humaine, les vues génétiques conduisent à rejeter cette idée. Mais elles ne conduisent pas en revanche à faire de l'intuition spatiale une réception passive des propriétés de l'objet, encore moins à l'identifier aux sensations. L'initiative du sujet, son aptitude à agir sur la matière, à anticiper ses actions, gouverne cette construction. [...]

[...] La matière subtile de Descartes sera remplacée au XIXe par l'éther, dont on s'aperçut bientôt qu'il fallait lui attribuer des propriétés contradictoires. On n'était pas parvenu à donner un sens physique acceptable à ce qui correspondait à une exigence métaphysique. Cette exigence disparait si l'on reconnait dans l'espace non une substance, mais une forme de notre aperception des phénomènes. Leibniz insistant sur les difficultés du cartésianisme, fait de l'espace un ordre, l'ordre des simultanés On en viendrait à réduire entièrement les propriétés spatiales à un système de relations logiques. C'est à quoi tendent les formulations axiomatiques. [...]

[...] L'espace est donc bien la forme de la sensibilité. un espace progressivement construit Cependant, l'histoire de la pensée scientifique et l'étude de la représentation chez l'enfant imposent des vues génétiques, c'est-à-dire qui s'attachent à la formation de la pensée depuis le plus jeune âge ainsi qu'à la transformation des concepts au cours de l'histoire des sciences. Or l'espace euclidien est le résultat d'une purification par rapport à l'étendue concrète dans laquelle nous vivons. Par exemple, le haut et le bas sont d'abord des qualités de tout lieu étendu, mais nous les renvoyons à la présence d'un champ de pesanteur qui est dans l'espace, mais ne se confond pas avec lui. [...]

[...] Mais quelle est la nature de cet espace, comment y accédons-nous ? l'espace n'est pas un objet Quand on veut évoquer l'espace en imagination, l'on évoque d'abord les objets qui en délimitent les portions. Gaston Bachelard, dans la poétique de l'espace, évoque ainsi méthodiquement la maison et le tiroir, les coffres et armoires, nids et coquilles. Quand il en vient à l'immensité, c'est le désert, la plaine, le ciel nocturne mais l'immensité n'est pas un objet En l'absence de tout repère, il n'y a plus de perception possible, c'est ce qui produit le vertige qui saisit parfois le plongeur en eau profonde. [...]

[...] Problématique Qu'est-ce que l'espace ? Introduction, plan détaillé, conclusion Introduction Le terme espace est un terme au sens multiple : en un sens non philosophique, il est synonyme de lieu ou d'emplacement. Il est donc quelque chose de déterminé ou de limité soit matériellement, par des murs, soit mentalement par des repères. Mais, de l'autre côté du mur, au-delà du repère, il y a d'autres espaces Dans un deuxième sens, opposé au premier, l'espace désigne ce qui est au-delà de l'atmosphère terrestre ou, mieux, là où un projectile peut être arraché à la gravité terrestre. [...]