Nous sommes tous chaque jour amenés à communiquer avec autrui. Au fil des heures, nous adaptons de façon spontanée notre attitude aux situations. Des attitudes qui, transposées dans d'autres latitudes, auraient des significations bien différentes : contraires même parfois. Avec un peu de recul, nous constatons que ces us et coutumes possèdent leurs propres histoires et ont évolué au gré du temps. Dès lors, ces constats nous amènent à nous interroger sur les fondements mêmes de la société, cet ensemble d'individus évoluant et interagissant dans le même cadre. Mais également sur le registre naturel, spontané, de ces relations. Pourrait-on vivre seul ? Nos rapports sociaux ne sont-ils pas artificiels ? Quels éléments influent sur ces derniers ? Dans quelle mesure les institutions qui nous gouvernent régissent nos comportements ? En d'autres termes, les rapports entre les êtres ne sont-ils que d'ordre primesautier ? Pour tenter d'y répondre, nous verrons d'abord que l'homme se regroupe instinctivement en communauté. Puis, que sa sociabilité nécessite la mise en place d'une culture civilisante intériorisée, avant de s'interroger sur le rôle de la politique dans ces échanges.
En bon descendant de l'animal, l'homme jouit d'un instinct grégaire incontrôlable qui le pousse spontanément à se rassembler en groupe. Anthropologiquement, il part ainsi à la recherche de ses semblables pour mieux se protéger contre les prédateurs et autres dangers. Pour se rassurer mais également pour exister, il forme donc des communautés spirituelles, au premier rang desquelles : la famille. Cependant, à l'état de nature, cette fiction ethnologique d'une condition de l'homme sans influences théorisée par Rousseau, tel un animal, l'homme est sauvage : violent. Une violence naturelle de l'homme qui le condamne à des conflits incessants d'après les théories de Hobbes ou encore Freud. D'ailleurs, son altérité naturelle qui le pourvoit d'humanité, le différenciant de l'animal, peut aussi véhiculer cette brutalité. Qu'il le veuille ou non, regards et consciences interagissent lors de l'intersubjectivité, provoquant jugements et questionnements (...)
[...] Cependant, le système est faillible. La division du travail a entraîné dans son sillage la division tout court : l'inégalité véhiculée par la propriété créant la jalousie et la frustration. Mais comment faire régner l'égalité et la justice sociale, conditions sine qua none de la vie en groupe, dans un monde de divisions ? Pour y répondre, l'homme dépasse l'égalité des conditions pour ériger une égalité devant l'Etat. L'Etat, instrument politique, a pour seule mission de veiller au maintien d'une société libre et juste. [...]
[...] Mais ce vivre ensemble imparfait apparaît de plus en plus menacé dans la mesure où la baisse de l'investissement politique, les guerres, le communautarisme et l'intégrisme s'abattent comme un fléau sur nos sociétés. Enfin, dans une uniformisation culturelle et une économie de marché mondialisée, le citoyen se retrouve de plus en plus citoyen du monde propulsé dans le modèle d'un nouveau cosmopolitisme mondial. Toutefois, avec la relativité des coutumes présentes de par le monde, on ne peut édicter des règles universelles de vie. Ainsi, la vie en société semble encore réclamer son triomphe sur la violence. Pourtant, elle ne fait que porter en elle la déficience de son origine naturelle. [...]
[...] L'échange économique se voit hissé au rang de base du vivre ensemble. Pour cause, le demandeur est contraint de se tourner vers l'offreur pour subsister, communiquant avec lui lors de la transaction. Cette complémentarité des compétences oblige alors les hommes à cohabiter pour survivre, l'obligeant à instituer des règles. Résultat, l'homme se trouve donc contraint de réprimer fermement ses pulsions instinctives. Pour cela, il instaure des règles morales d'autodiscipline. Ce processus d'harmonisation des rapports humain : c'est la civilisation. Cette dernière se bâtit à partir de la culture, soit l'ensemble des normes et valeurs d'une société, au premier rang desquelles la morale religieuse culpabilisante. [...]
[...] A la force de la loi, il fabrique donc entièrement son vivre ensemble. Une fabrication qu'il légitimisme par la démocratie, le vote à la majorité du peuple, en gage de liberté. Mais encore faut-il se doter de l'institution judiciaire, toujours habité par l'idéal du juste, pour faire respecter cette loi prophétisant l'idée d'égalité et de respect. L'appareil judiciaire a pour mission de régler les différents en fonction des règles en vigueur. Par le pouvoir du Droit rationnel, la Justice indépendante instruit les affaires avec une seule mesure : le respect de la proportionnalité entre peine et délit. [...]
[...] Dans quelle mesure les institutions qui nous gouvernent régissent nos comportements ? En d'autres termes, les rapports entre les êtres ne sont-ils que d'ordre primesautier ? Pour tenter d'y répondre, nous verrons d'abord que l'homme se regroupe instinctivement en communauté. Puis, que sa sociabilité nécessite la mise en place d'une culture civilisante intériorisée, avant de s'interroger sur le rôle de la politique dans ces échanges. En bon descendant de l'animal, l'homme jouit d'un instinct grégaire incontrôlable qui le pousse spontanément à se rassembler en groupe. [...]
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