La question fondamentale est posée par François Jacob : « Qu'est-ce que la vie ? »
La question est d'autant plus intéressante qu'il n'y a pas de réponse. Le biologiste étudie les êtres vivants et évite justement la vie, il dévie vers l'étude d'une entité métaphysique qui représente la vie. Mais le biologiste reconnaît que le vivant pose des problèmes particuliers sur le plan théorique et pratique. (Vitalisme, Mecanisme, Finalisme) (...)
[...] On risque donc de passer à de la métaphysique et non plus à de la physique, Ces idées de finalité viennent d'un courant de pensée : le finalisme. Le vivant paraît exiger une explication par les fins (le finalisme). L'être vivant a une unité intérieure ; ce qui le caractérise c'est qu'il maintient sa formule d'organisation. Les fonctions de l'être vivant paraissent finalisées et orientées vers un but. D'après Claude Bernard, tout se passe comme s'il y avait une idée directrice au sein du vivant. Or, l'idée directrice pose un problème de fond à la biologie car elle est inacceptable. [...]
[...] Le finalisme n'est pas une conception philosophique. Claude Bernard disait que l'on ne pouvait pas se passer d'une idée directrice. Le vivant obéit à des lois physico-chimiques mais elles ne suffisent pas à rendre compte de l'organisation d'un être vivant. Il invoque l'idée directrice ainsi : Dans tout germe vivant, il y a une idée directrice qui se développe et se manifeste par l'organisation. Les agents physiques produisent des phénomènes qu'ils ne dirigent pas. Autrement dit, c'est la finalité interne. [...]
[...] La cause efficiente est extérieure à un sujet qui la subit, la cause finale, en revanche, c'est à l'intérieur, donc c'est une intention. Le finalisme consiste à expliquer un phénomène par rapport à un but. Il paraît y avoir dans le vivant une finalité interne ou une finalité externe. Chaque organisme est un tout qui oriente chaque partie le constituant pour son fonctionnement. Il y a des adaptations des parties au tout et des parties entre elles. Il y a donc une opposition au hasard. [...]
[...] Le finalisme est par principe exclu de la science. Ce qui démarque la science moderne de la science antique, c'est justement du point de vue de la finalité : la science d'Aristote postulait le finalisme en disant que la nature ne fait rien en vain et il considérait qu'une explication finaliste était valable scientifiquement. Mais la science moderne, quant à elle, exclut le finalisme car il viole le postulat d'objectivité de la science c'est une interprétation que l'on fait de la nature quand on veut expliquer des intentions de la nature. [...]
[...] Le vitalisme pose beaucoup de questions au mécanisme mais n'est ni scientifique ni utile. En effet, ce qui distinguerait le vivant de la matière inerte, ce serait quelque chose de non matériel. Au fond, le vitalisme ne fait que donner un nom à un mystère de la vie Quelles recherches scientifiques pourrait-on faire là dessus ? Aucune, car aucun test n'est possible. Donc le vitalisme peut être admis à titre d'intuition psychique, mais on ne peut pas la transformer en science. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture