Philosophie, malheur, injustice, hasard, châtiment, explication, sanction, erreur, discrimination, malchance, marginalisation, déception, inégalité, amertume, société
Nous avons tendance à considérer, comme les enfants, que nos actions doivent être rétribuées en fonction de nos mérites personnels. Il faudrait que le malheur nous épargne parce que nous serions des personnes honorables. Si nous avons fait notre possible pour être un homme de bien, nous attendons notre récompense. Pourtant, le malheur est le résultat du hasard, il tombe sur nous, sans prévenir, et ne répond à aucun plan de Dieu, de la société ou de la nature. Le malheur n'est ni le châtiment d'une faute, ni la sanction d'une erreur. Il nous est en fait plus pénible de ne pas savoir pourquoi le malheur s'abat sur nous que de le vivre, car l'homme a besoin de sens.
[...] Un aveugle a donc légitimement raison de considérer que son malheur est une injustice. Cette situation est encore plus évidente quand le malheur a une origine humaine, comme dans le cas de l'esclavage par exemple. Si on entend par injustice la déception ressentie par rapport à l'impossibilité de vivre dans un monde où chacun est rétribué conformément à ses actes alors il n'y a pas de véritable raison de confondre malheur et injustice. Si on entend par injustice l'inégalité des droits entre les hommes affaiblis, fragilisés par ce qui leur arrive, et les forts, alors il y a une bonne raison d'annoncer le malheur comme étant une injustice. [...]
[...] Réponse 2 : on vit le malheur comme une injustice parce qu'il est souvent source de discrimination. Explication et illustration : contrairement à une idée reçue qui prétend que les malheureux sont secourus grâce à notre charité, le malheur isole les individus, on a peur qu'il soit contagieux ou que la personne porte malchance en elle-même. On voit bien que les chômeurs, les handicapés, les grands malades se retrouvent rapidement en marge de la vie sociale. Si bien qu'être malheureux engendre une injustice par le fait qu'on va être privé de l'aide et du soutien qui nous permettraient de supporter un peu mieux ce qui nous arrive. [...]
[...] Pourquoi vit-on le malheur comme une injustice ? Pourquoi la question se pose : lorsqu'on vit un malheur, on a l'impression que quelqu'un nous persécute volontairement, mais dans bien des cas, personne n'aurait pu empêcher ce qui nous arrive I. Réponse 1 : c'est pour de mauvaises raisons que l'on vit le malheur comme une injustice. Explication et illustration : nous avons tendance à considérer, comme les enfants, que nos actions doivent être rétribuées en fonction de nos mérites personnels. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture