Aristote n'a écrit aucune anthropologie ou psychologie, aucune étude de l'homme à proprement parler. Selon son mode de procéder habituel, il opère des distinctions, notamment dans sa conception de notre rapport au monde. Nous pouvons envisager la même réalité selon lui de différentes façons : theoria, praxis, poiésis. Sa définition de l'homme n'échappe pas à cette conception multipartite, et apparaît au cœur de différentes analyses, dans des contextes, des études et des perspectives différents.
Au cours de cette recherche, nous confronterons ces différentes approches, réparties dans un vaste système, d'une unique réalité : l'être humain. Nous tenterons de déceler parmi ces données à ne pas mettre sur le même plan, les caractéristiques de cet être particulier qu'est l'homme pour Aristote.
Outre son étude de l'être en tant qu'être dans la Métaphysique, Aristote étudie l'homme en tant que vivant puis en tant qu'animal, à l'occasion de sa science naturelle, la Physique, qui appartient aux sciences théorétiques. On perçoit alors la place précise qu'a l'homme dans la nature et au sein du vivant. Mais au cours de ses études et sciences pratiques également, Aristote traite de l'humain : au travers de l'éthique et de la politique, qui ont pour objet le but de la vie humaine, la façon d'y parvenir et comme présupposé le caractère fondamentalement social de l'homme.
Quels liens peut-on faire entre ces deux approches : la physique et les sciences pratiques ? La cosmologie d'Aristote détermine t-elle sa morale ? Celle-ci se déduit-elle de l'ordre naturel défini par la cause finale mouvant toute chose ? Quelle place chez Aristote pour la liberté humaine ?
[...] En effet, celui-ci est doté d'un degré d'âme encore plus parfait : l'âme intellective. Il est important de comprendre le statut précis qu'Aristote donne à l'intelligence humaine : il réfute aussi bien à l'époque les Idées de Platon et le sensualisme d'Empédocle[10]. Aujourd'hui on pourrait dire qu'il n'adhère ni à l'idéalisme ni à l'empirisme des modernes. S'en suit une démonstration de l'immatérialité de l'intelligence, dont la connaissance peut être vraie ou fausse, preuve qu'elle ne se confond pas avec la sensation. [...]
[...] La finalité de l'homme : le bonheur L'Ethique d'Aristote définit le but de la vie humaine et la manière d'y accéder. Aristote remplace l'Idée du Bien Platonicienne par une fin : le bonheur. L'Ethique à Nicomaque traduit la causalité et la finalité dans le domaine de l'agir humain : tout art et toute connaissance, comme aussi toute action et toute réflexion tendent semble-t-il vers quelque bien et quel est le but que nous assignons à la politique, et quel est le souverain bien de notre activité : sur son nom du moins il y a un sentiment presque général : c'est le bonheur La finalité de l'homme est donc un certain bien humain qui caractérise le perfectionnement de sa spécificité raisonnable. [...]
[...] La vision aristotélicienne de l'homme : peut-on parler d'une science de l'homme chez Aristote ? Introduction Aristote n'a écrit aucune anthropologie ou psychologie, aucune étude de l'homme à proprement parler. Selon son mode de procéder habituel, il opère des distinctions, notamment dans sa conception de notre rapport au monde. Nous pouvons envisager la même réalité selon lui de différentes façons : theoria, praxis, poiésis. Sa définition de l'homme n'échappe pas à cette conception multipartite, et apparaît au cœur de différentes analyses, dans des contextes, des études et des perspectives différentes. [...]
[...] La liberté consiste à choisir les moyens en vue d'une fin qui elle est déterminée. Ainsi, on ne peut pas dire d'Aristote qu'il nie la liberté de l'homme. Ce qu'on peut souligner est que la possibilité de celle-ci, rendue effective par sa conception de l'univers, révèle un anthropocentrisme dont la philosophie a mis du temps à tourner la page. Bibliographie Aristote De l'âme, traduction J. Tricot, Paris, Ed. Vrin Ethique à Nicomaque, trad. J. Tricot, Paris, Ed. Vrin Politique, trad. J. Tricot, Paris Ed. Vrin Physiques I et II, Trad. [...]
[...] Cette contingence laisse place à la liberté humaine, car si la donnée de l'univers ne dépend pas de nous, un certain nombre de choix nous sont laissés. L'existence des sciences pratiques en témoigne : relevant du domaine de l'agir et de la prudence, elles en appellent à notre vertu. Or la vertu est ce qui sollicite le plus la liberté et la volonté humaines. La cosmologie d'Aristote permettrait donc plus qu'elle ne déterminerait sa morale. La nature en effet est une cause dispositive. [...]
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