Cours de Philosophie (Université Laval) portant sur la vision aristotélicienne de la femme. Misogyne ou simple conservateur ? L'infériorité historique de la femme peut-elle découler de cette vision ? Encore actuel ? Le travail saura répondre à ces questions.
[...] Il semble qu'elle ait moins d'aptitude au bien que l'homme et penche davantage du côté de la concupiscence et de l'irrationalité. Aristote ne s'attarde que très peu à la femme dans ses éthiques. C'est même à se demander si elles ne s'appliquent qu'uniquement pour les hommes. Finalement, dans ses poétiques, Aristote parle d'inconvenance et d'invraisemblance l'attitude du dramaturge Euripide qui ajoute à une de ses œuvres une femme philosophe sage et savante. Ainsi donc, on peut constater qu'Aristote utilise beaucoup la hiérarchisation dans l'explication de sa philosophie et de sa pensée. [...]
[...] Pour bien comprendre le pourquoi et le comment, la pensée d'Aristote s'impose. Il est tout de même étonnant de constater que cette vision a été acceptée pendant des siècles et même reprise partiellement par d'autres sphères comme l'Église. Cette pensée aristotélicienne fait partie de la tradition et l'on n'aurait tord de penser qu'elle n'est plus valide car elle est encore reçue et est source d'inspiration de certaines cultures et religion du monde. Il n'est pas nécessaire non plus d'aller bien loin pour entendre encore aujourd'hui chez nous des phrases sur les femmes a tendance aristotélicienne. [...]
[...] Pour la femme, c'est le soin de nourrir alors que pour l'autre, c'est de les éduquer. Dans le livre premier, Aristote nous dit que la nature a créé un sexe fort et un sexe faible, de sorte que l'un soit plus apte à se tenir sur ses gardes à cause de sa tendance à la crainte, et que l'autre en raison de sa virilité soit plus capable de repousser l'agresseur. Aristote dit aussi qu'elle ne devrait pas avoir à souffrir d'injustice car l'on doit se souvenir qu'elle est une personne que l'on a enlevée de son foyer. [...]
[...] La philosophie pourtant, est un moyen efficace pour la femme autant que pour l'homme de s'épanouir et de se réaliser. Le but du présent travail n'est aucunement de réduire gratuitement Aristote ou de lui enlever tout crédit sous prétexte que sa conception des femmes a peut-être un peu mal vieillie vue de notre période plus égalitaire Le but est plutôt de comprendre sa vision tout en l'insérant dans son contexte historique et social. Je propose d'en dresser un éventail sommaire afin de mieux se situer sur le sujet et de constater sa participation au fondement de la pensée occidentale de l'homme et de la femme. [...]
[...] Les différences physiques ou psychologiques entre hommes et femmes ne sont pas seulement pensées en termes de supériorité-infériorité, mais définissent la femelle en termes de défectuosité, de manque, voire de monstruosité. Si le sperme du mâle dépérit, il engendre une femelle, qui ressemble à sa mère. Si le sperme de mâle est fort, comme c'est la règle, il génère un mâle. Présentée comme une défectuosité, cette dissemblance qu'est la naissance d'une fille constitue pour Aristote le premier écart de l'humanité parfaite, la première manifestation de monstruosité. La femme est donc pour Aristote la première manifestation de la monstruosité. Le monstre est l'enfant qui ne ressemble pas à son père. [...]
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