Amérique latine, œuvre d'Hergé, L’oreille cassée, Les sept boules de cristal, civilisations précolombiennes, Le temple du soleil, empire inca, Tintin et les Picaros, dictature et des guérillas, œuvre, bande dessinée, Tchang Tchong-Jen, scénario
Né Georges Rémi le 22 mai 1907 à Etterbeek, commune de Bruxelles, et décédé tragiquement des suites d'une longue maladie le 3 mars 1983, Hergé passe sa jeunesse parmi les scouts, dont les idéaux influenceront particulièrement son œuvre. En 1928, il est promu rédacteur en chef du Petit Vingtième, supplément jeunesse du journal Le XXe Siècle. Il signe ses dessins du pseudonyme Hergé (initiales de Georges Rémi, RG). Le 10 janvier 1929, son crayon fait naître le personnage de Tintin, qui vivra toutes sortes d'aventures au cours des cinquante années à venir. Son succès s'est rapidement étendu au-delà des frontières de la francophonie : ses albums sont traduits dans une quarantaine de langues et vendus à des millions d'exemplaires dans le monde.
Sa rencontre avec un jeune étudiant chinois, Tchang Tchong-Jen, marque un tournant décisif dans la carrière d'Hergé. Il se persuade de l'importance d'un scénario solidement construit et de la nécessité de se documenter. Ce qui n'était qu'un jeu pour lui devient tout doucement un travail sérieux. Si les premiers récits sont farfelus, Hergé, à partir du Lotus bleu (1934-1935), recadre son univers et dotera fréquemment ses intrigues d'un fond d'actualité politique (comme l'exemple de L'Affaire Tournesol avec l'allusion à la Guerre Froide).
[...] Ils utilisaient pour cela des observatoires ou des dispositifs astronomiques tels que les cadrans solaires. Leur compréhension précise des dates comme les solstices et les équinoxes les aidaient à déterminer non seulement les périodes de plantation, mais aussi à décider des dates pour les guerres et les cérémonies rituelles. Il est donc impossible qu'ils aient pu se laisser berner par le subterfuge de Tintin. D'autant plus que les Incas décrits par Hergé sont en contact avec le reste du pays et ne pouvaient de ce fait ignorer l'évènement. [...]
[...] ) et leur langage. En effet, lors de sa rencontre avec Tintin, celui-ci dira de ses frères d'adoption : « on considère les Arumbayas comme des sauvages, mais c'est une grossière erreur ». Les méfaits de cette « civilisation » sont visibles au fil de cette aventure. Tout d'abord, Ridgewell, traduisant les paroles du chef Arumbaya narre le vol de la pierre les protégeant des morsures de serpents par des Européens en qui les Indiens avaient confiance et à qui ils avaient offert le fétiche. [...]
[...] Edgar Pierre Jacobs eut le privilège de participer à l'illustration utilisée pour la couverture du premier numéro du Journal de Tintin (1946), en dessinant l'intérieur du temple et la statue du Dieu inca. Les Incas vénéraient le Dieu du Soleil, censé être le Père de l'Empereur Inca. Durant toute sa carrière, Hergé reçut de nombreuses lettres écrites par ses lecteurs et, lorsqu'il s'agissait d'erreurs commises dans un album, Hergé mettait un point d'honneur à faire apparaître les corrections dès sa réimpression. Ce n'est pas la première fois qu'Hergé prend ce type de position. [...]
[...] En effet, il fit une adaptation, un peu forcée de la découverte de la tombe de Toutankhamon par l'archéologue Howard Carter le 4 novembre 1922, qu'il transpose en Amérique latine par la découverte fictive d'un tombeau inca, celui du roi Rascar Capac[2]. L'évènement d'origine déchaîna les passions dans le monde entier dû aux décès de la plupart des membres de l'équipe de Carter dans des circonstances souvent peu claires[3]. Les journaux s'emparèrent du sujet et le romancèrent, développant dans l'imaginaire du grand public l'idée d'une malédiction divine provoquée par la profanation de sépultures, thème cher à Hergé (cf. Les Cigares du Pharaon et L'Étoile mystérieuse), qu'il reprend dans cet album. [...]
[...] Ce ne sont pourtant pas que les failles et défauts de ce continent sud- américain qui sont représentés dans cet album. Hergé fait également référence à la révolution technique et industrielle qui débute en Amérique latine via la représentation des voies de chemin de fer (construites par les Anglais au XIXe siècle), de la locomotive, de l'automobile et des poteaux électriques, référence qu'il répercutera à plusieurs reprises. Enfin, il est possible de déceler dans L'Oreille cassée une critique de la colonisation des Européens sur le continent américain, légitimée par les théories raciales et la « mission civilisatrice », visible à travers le personnage de Ridgewell. [...]
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