Après des siècles de croyance ou de proclamations solennelles sur la liberté de l'homme, nous pouvons tout de même constater que la violence ne disparaît pas, bien au contraire. Si elle s'est accrue au cours du XXème siècle, ce n'est pas seulement à cause de l'agressivité de l'homme qui a augmenté, mais plutôt des développements techniques qui lui procurent des moyens toujours plus redoutables (...)
[...] Une critique de la violence passe par une critique des différents discours par lesquels la violence tente de se légitimer. Elle permet aussi de montrer que le recours à la violence est aveu d'impuissance : seul un pouvoir en pleine décomposition peut se résoudre à tenter de se maintenir par la seule violence. La violence est incapable de reconstituer les liens qu'elle s'applique à détruire, comme l'a exprimé Arendt, mais elle n'est pas une solution ; elle est à prendre en compte en tant que telle, tout en sachant que la solution ne pourra venir que d'ailleurs, c'est-à-dire de la capacité qu'ont les hommes de parler et d'agir en commun, soit le contraire de la violence. [...]
[...] En sachant que la violence peut être déclarée, latente, menaçante, ou en acte. A travers une telle diversité, il n'est pas certain que l'on désigne toujours un phénomène de même importance, mais ce qui semble commun à toutes ces formes c'est la présence de l'intention d'agresser l'autre. La violence est indissociable de la vie car en partant du principe que l'homme ne se contente jamais d'exister à l'état naturel, il désire être connu en outre comme un être libre, une personne mais aussi une conscience. [...]
[...] C'est par celui à travers lequel que l'objet est devenu, qu'il y aura envie et par conséquent et rivalité. Si la violence est contagieuse, c'est à cause du mimétisme du désir qui règne sur l'homme. De là, peut-on dire que la violence serait réfractaire au droit, étant donné que lorsque la société condamne les hommes, elle utilise une sorte de violence qui serait alors légitime ? Si le bon droit a le devoir de s'incarner, faut accepter éventuellement la violence ? Reconnaissons que l'idéal de la non-violence absolue est impensable sans contradiction. [...]
[...] L'emploi de la violence est dans tous les cas l'aveu de l'impuissance de l'agent moral à incarner réellement les valeurs. L'idée de droit équivaut d'une certaine façon, à un désaveu de la violence. A la brutalité qualifiable de spontanée, le droit substitue, en effet, des institutions, contrats toute organisation légale qui se propose de régler pacifiquement les agressivités entre les hommes. Mais nous pouvons affirmer que l'institution juridique est ambiguë, puisqu'elle ne sait être pure de toute violence, ni à sa source, ni à son exercice. [...]
[...] La violence est-elle inséparable de la vie ? Introduction : Après des siècles de croyance ou de proclamations solennelles sur la liberté de l'homme, nous pouvons tout de même constater que la violence ne disparaît pas, bien au contraire. Si elle s'est accrue au cours du XXème siècle, ce n'est pas seulement à cause de l'agressivité de l'homme qui a augmenté, mais plutôt des développements techniques qui lui procurent des moyens toujours plus redoutables. Ne serait-il pas plausible que la violence soit inséparable de la vie ? [...]
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