Corrigé d'une dissertation de philosophie qui répond à la question suivante : "La vie a-t-elle un sens ?".
[...] Et personne ne veut d'une vie qui n'ait pas de sens. Nous ne possédons aucun savoir sur le sens de la vie ; en posséderions-nous un doctrine métaphysique, révélation religieuse qu'il serait forcément lettre morte, puisqu'on pourrait aussi bien s'y soumettre ou s'en indigner qu'y rester indifférent : son sens viendrait de notre attitude dès lors forcément arbitraire. Cependant nous ne sommes pas sans savoir que, dans les conditions qui nous sont actuellement faites, si absurde qu'elle puisse apparaître aux yeux des autres et parfois de nous- mêmes, la vie que nous menons a encore un sens Autrement dit nous vivons comme si nous étions les détenteurs d'un savoir sur la vie qui nous la fait reconnaître comme encore valable, mais un savoir seulement susceptible d'être appréhendé de manière négative, à travers l'impossibilité d'aller au- delà d'une certaine limite, de payer pour la garder plus qu'un certain prix. [...]
[...] L'idée d'extériorité radicale impliquée dans celle d'un sens de la vie acquiert ainsi son intelligibilité. VIII) Les points de vérité dont la vie s'autorisent : L'inquiétude qu'on traduit par la question du sens de la vie renvoie donc à la rencontre, dont on peut aussi bien dire qu'elle n'a jamais eu lieu, puisque pour nous c'est toujours de l'existence manquante qu'il s'agit en vérité. On nomme donc une déchirure du monde ayant valeur d'origine. Elle ne peut pas être dite comme telle ni par conséquent comprise, puisque dans le monde l'existence importe autant qu'on voudra (par exemple dans le besoin qu'on a d'une chose) mais elle ne compte jamais. [...]
[...] La causalité n'est plus positivement finale mais négativement efficiente puisque être marqué, c'est n'être pas revenu d'une épreuve bien que par ailleurs on soit là pour en avoir la représentation ; de sorte que là où nous devrions poser une compréhension il n'y a tout simplement personne pour le faire bien que par ailleurs on soit toujours en mesure de comparer. Ceux qui ont vu combattre le dernier chevalier français sont restés marqués par ce spectacle : Bayard, c'était un lion ! Parole de fous, en effet, c'est-à- dire d'absents puisqu'ils ne sont pas revenus de ce qu'ils ont vu : dans la folie le langage parle tout seul. Pourtant ils n'étaient pas fous puisque par ailleurs ils sont restés les hommes raisonnables qu'ils étaient et un homme raisonnable peut trouver des points de comparaison, établir des analogies. [...]
[...] Bref, on ne peut parler d'un sens de la vie même dans cette éventualité paradoxale, qu'à le supposer propre, donc singulier et inouï. Une telle représentation, opposée à une objectivité que chacun effectuerait semblablement, c'est une métaphore. Impossible autrement de répondre aux exigences rappelées : la métaphore représente quelque chose, et elle le fait d'une manière non seulement juste mais propre et singulière c'est-à-dire inouïe puisque toutes ne conviennent pas et qu'elle est forcément une invention (on ne peut pas apprendre à en faire). [...]
[...] La notion de marque dit cette causation. Or cela renvoie à une condition originelle elle-même véritative (marquante), s'il n'y a de vérité qu'en vérité et non en fait (en fait, il y a toutes sortes de réalités, dont la représentation et le savoir). Chaque métaphore doit donc s'originer comme telle dans une première épreuve dont toutes les autres seront à chaque fois la réitération rétrospectivement déterminante. En effet : tout être parlant est un survivant il survit au langage, perte de son existence au profit de sa représentation par chaque signifiant renvoyant à tous les autres (je vous parle et vous m'écoutez en passant d'un mot à l'autre, non pas en imposant un bloc de présence qui serait moi comme identique à ma propre vie auquel cas je serais mon corps ; or non : j'ai un corps). [...]
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