Si nous devons nous imposer comme tâche de nous construire comme conscience de soi, pour devenir effectivement maître de nous-mêmes, c'est peut-être parce que la vie de notre esprit ne se limite pas à celle de la conscience et qu'elle peut toujours être dominée par des forces qu'il nous est parfois difficile de contrôler (...)
[...] La pulsion est définie par Freud, comme l'expression psychique (c'est de l'ordre de la pensée) des exigences du corps. Aussi bien la faim que l'agressivité ou les désirs sexuels relèvent du ça. En tant qu'elle s'enracine dans le somatique, c'est-à-dire dans le corps cette instance est entièrement inconsciente. N'accèdent à la conscience que des représentations secondaires de certaines pulsions (notamment dans le rêve : ceux-ci peuvent symboliquement exprimer des pulsions d'ordre sexuel par exemple). - le moi : Il correspond à la partie consciente du psychisme et, confronté au monde extérieur, auquel il doit s'adapter (principe de réalité), il doit se défendre contre le ça, mais également se soumettre aux exigences du surmoi. [...]
[...] Il perd alors son libre-arbitre, aveuglé par la passion. En fait, la raison doit tempérer l'ardeur de la passion (qui, d'ailleurs, n'est pas mauvaise en soi puisqu'elle a en vue le bien-être du corps selon Descartes) et peut même permettre au sujet de s'en délivrer. C'est ce qui arrive à Descartes : une fois qu'il a mis au jour, par l'analyse rationnelle de son attitude, la cause de sa passion, celle-ci perd tout pouvoir sur lui comme si elle se nourrissait, tirait sa force, du halo de mystère qui l'entoure (idée romantique de la passion comme expression d'un ordre qui nous dépasse, d'un destin que nous subissons sans rien y pouvoir faire). [...]
[...] La liberté n'est donc plus qu'une illusion et je ne suis plus sujet (individu capable de se donner à lui-même la règle de son action, de choisir), mais objet (individu soumis à des forces qui déterminent son action). Cependant, j'ai la possibilité, et la théorie psychanalytique en est la preuve, de penser que ces forces peuvent agir en moi, qu'elles peuvent se cacher derrière une apparence de rationalité. N'est-ce pas là une victoire de la conscience sur l'inconscient, une restauration de ma qualité et de mon statut de sujet ? [...]
[...] Remarque - Ne faut-il pas voir dans la conscience morale de l'adulte une manifestation secondaire du surmoi ? Le moi est donc tiraillé entre les pulsions du ça et les exigences du surmoi avec lesquelles il doit transiger inconsciemment pour s'adapter à la réalité ; ainsi s'expliquent censure et refoulement. Le moi est soumis au surmoi (la censure) et pour se défendre contre le ça (opposé au surmoi), il refoule certains désirs ou pensées qui cherchent à contourner la barrière de la censure. [...]
[...] Ce qui est refoulé est pour nous le prototype de l'inconscient. Nous savons cependant qu'il existe deux variétés d'inconscient : les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et les faits psychiques refoulés qui comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la conscience ( . Les faits psychiques latents, c'est-à-dire inconscients au sens descriptif, mais non dynamique, du mot sont des faits préconscients, et nous réservons le nom d'inconscients aux faits psychiques refoulés c'est-à- dire dynamiquement inconscients. [...]
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