Concepts contradictoires, mort-vivant, grande Faucheuse, euthanasie, fatalisme, vacuité, absence de création, survie
La vie s'oppose-t-elle à la mort ? Cette question place la vie sur un ring où elle devrait affronter son adversaire, la mort, dans un combat difficile. A première vue, la « bios sait qu'elle périra à l'issue de ce combat ; elle n'est en effet pas éternelle. Mais pourquoi lutter alors, sachant que les résultats du match sont déjà connus à l'avance ? La question du « com-bat » face à la mort cèderait ainsi place à celle de la discussion, du « dé-bat » : afin d' « avoir raison » de la mort, il faut donner un sens à sa vie, et savoir comment penser cette mort, c'est-à-dire, non plus comme un ennemi à battre, mais comme une chose naturelle qu'il faut accepter. Mais le terme de « vie » ayant des sens bien plus larges que celui de « bios » (le temps du vivant, le vécu), ne lui est-il pas possible de sortir gagnante ?
[...] La mort semble donc être absence d'activité et dépasse l'image traditionnelle de la faucheuse : il est donc impossible que ce soit la mort qui s'oppose à la vie, autrement dit, c'est la vie qui est bien sujet de notre problème, c'est elle qui crée l'opposition et tente de ne pas tomber dans le précipice de la mort, tout en devant faire face aux nombreux obstacles qui se trouvent sur son chemin. La vie aurait donc besoin de se mettre en difficultés pour être complète et ne pas rester dans l'inertie qui serait synonyme de mort. C'est ce que nous rappelle le célèbre appris à l'école de guerre de la vie, ce qui ne me tue pas me rend plus fort de Nietzsche. Si la vie est comme un pont sans danger au-dessus de ce précipice, elle ne semble pas valoir le coup d'être vécue. [...]
[...] La nièce a ainsi une image heureuse de la mort, qui les libèrera de la souffrance de la vie, une idée de paisibilité. Ainsi, certains sont-ils en faveur de l'euthanasie (littéralement bonne mort mort douce qui met un terme aux douleurs. Par ailleurs, la pensée bouddhiste affirme que la vraie vie commence après la mort, car celle-ci nous libère de nos sens, et libère notre âme de notre corps et nous fait enfin accéder à la Vérité. Le paradis chez les chrétiens rejoint cette idée d'une mort heureuse. [...]
[...] La vie s'oppose-t-elle à la mort ? La vie s'oppose-t-elle à la mort ? Cette question place la vie sur un ring où elle devrait affronter son adversaire, la mort, dans un combat difficile. A première vue, la bios sait qu'elle périra à l'issue de ce combat ; elle n'est en effet pas éternelle. Mais pourquoi lutter alors, sachant que les résultats du match sont déjà connus à l'avance ? La question du com-bat face à la mort cèderait ainsi place à celle de la discussion, du dé-bat : afin d' avoir raison de la mort, il faut donner un sens à sa vie, et savoir comment penser cette mort, c'est-à-dire, non plus comme un ennemi à battre, mais comme une chose naturelle qu'il faut accepter. [...]
[...] C'est ce qu'explique Platon dans Protagoras : philosopher, c'est apprendre à mourir Ainsi, les deux figures majeures occidentales, Jésus-Christ et Socrate, n'ont pas hésité à mettre fin à leurs jours pour le bien de l'humanité et pour la Vérité. Mais cette indifférence que nous venons de voir peut mettre en péril la vie elle-même, car elle peut conduire à un prédéterminisme ou à un fatalisme le réduisant à la passivité et aux habituels c'est la vie (sous-entendu : on n'y peut rien : l'être inactif semble ainsi mort, il n'est donc plus ce mouvement de la vie qui s'oppose à la mort. C'est pourquoi la pensée de la mort nécessaire selon Brave News World d'A. [...]
[...] L'opposition est en effet radicale, si la vie concerne le biologique. C'est ce que nous montre l'expression d'Epicure dans sa Lettre à Ménécée : quand nous existons, la mort n'est pas et [ ] quand la mort est là nous ne sommes plus Il ne semble pas exister de troisième choix : le mourant est encore en vie, la mort ne le sera plus jamais, l'opposition est marquée ; le mort-vivant n'existe quant à lui que dans l'imaginaire. Le but de la vie serait donc de rester en vie, de lutter contre la mort, de survivre, comme nous le rappelle le médecin Xavier Bichat dans ses Recherches physiologiques sur la vie et la mort : la vie c'est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort Ainsi la mort exercerait une attraction allant dans le sens inverse du mouvement de la vie. [...]
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