La vie, cette notion dont tout le monde a conscience et qui englobe tout est paradoxalement très difficile à appréhender, justement parce que l'on peut tout rattacher d'une façon ou d'une autre à celle-ci. Premièrement considérée comme l'intervalle entre la vie et la mort au niveau de la « zoé » (c'est-à-dire de la vie purement biologique), on peut ensuite la voir tout à fait autrement si on se place du côté du « bios », c'est-à-dire du côté des différents types de vie.
Mais, au sein même de ces différentes définitions de la vie, nombre d'interprétations sont possibles : du côté de la zoé, on peut tout à fait remettre en cause la définition de la vie comme étant le temps entre la naissance et la mort, et, dans le bios, c'est encore plus compliqué puisque sa définition même laisse entendre qu'il y a différentes manières de vivre sa vie.
La vie biologique a-t-elle vraiment une fin ? On peut se poser les mêmes questions concernant nos types de vie. Est-ce que la manière dont je vis est sensée ? Pourrais-je m'imaginer vivre autrement ? Si oui, alors pourquoi cette impression de monotonie, de continuité. Pourquoi parle-t-on de vie quotidienne ? Finalement, la vie, quel que soit le côté où on la prend, n'est-elle pas juste une suite de répétitions ?
[...] Car est-on soi sans la conscience de soi ? Et surtout, y a-t-il conscience sans mémoire ? Donc la théorie devient invalide, chaque homme n'a qu'une vie biologique, en tout cas sur cette terre. Les phénomènes de déjà vu quant à eux peuvent être seulement le résultat d'analogies faites par le cerveau humain et non forcément la preuve de la réincarnation. Concernant le travail et ces lourdes conséquences sur une vie qui devient de plus en plus monotone et répétitive, il faut tout de même pointer du doigt d'autres éléments. [...]
[...] Finalement, l'homme étant parfaitement libre, la vie peut être répétition, mais peut également ne pas l'être surtout en fonction de ses choix. En tout cas, il est sûr qu'elle ne peut être que cela puisque l'homme cherche sans cesse à se surpasser, et ce n'est pas dans la répétition que cela est possible. La vie n'est-elle finalement donc pas tout simplement ce que celui qui la mène veut qu'elle soit ? [...]
[...] Ainsi la vie peut-être répétition dans la mesure où pour vivre, on se sert forcément de l'éducation que l'on a reçue, ou de l'apprentissage des erreurs et succès du passé. Mais, cela ne veut pas forcément dire que la vie n'est que ça : les répétitions existent certes, mais seulement lorsqu'elles ont un intérêt c'est-à-dire que si l'on sait, par expérience, qu'un acte ne doit pas être fait, on ne le fera pas. Or, à tout moment, ne tombe-t-on pas sur des situations inédites, jamais croisées jusque-là sur notre parcours de la vie ? La vie n'est-elle pas autre chose qu'une simple répétition ? [...]
[...] Selon eux, Dieu dans sa grandeur, et puisqu'il nous a fait à son image, ne pourrait pas permettre que l'âme qui n'a pu arriver à toucher sa parcelle divine, ne puisse pas avoir la possibilité de recommencer autant de fois qu'il le faut. C'est ainsi que comme on le disait tout à l'heure, la vie ne serait pas qu'une, mais plutôt une répétition de vie. Selon Nietzsche également, la vie est répétition. Dans sa théorie de l'éternel retour, il met en avant le fait que chaque évènement a déjà eu lieu, que tout se répète inlassablement. S'il était toujours en vie, il pourrait même affirmer que 14-18 a déjà eu lieu, et qu'elle se reproduira encore. [...]
[...] La vie n'est que répétition puisqu'elle est principalement travail. Pour Ana Arendt, la réflexion est similaire : le travail est défini assez négativement comme étant un assujettissement aux besoins qui implique alors une vie monotone et routinière, quasi-animale: un simple consentement à la nature Cette vie répétitive n'est pas quelque chose voulu par l'homme, il lui est au contraire hostile, car elle ne lui permet pas de vivre pleinement sa vie. Pourtant, en dehors du travail qui est une obligation, n'y a-t-il pas des actes désirés et choisis par l'homme qui font que la vie soit monotone et répétitive ? [...]
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